L’iPad et la presse payante

Aujourd’hui, je me suis confronté à deux titres de la presse quotidienne française en cherchant successivement à reproduire et télécharger un article découvert dans la version « papier » et en vérifiant l’existence d’un second contenu sans avoir acquis la version disponible en kiosque. La recherche d’un nouveau modèle économique pousse les éditeurs à faire des offres peut lisibles pour nous, lecteurs – nouveaux web-consommateurs -, soit en offrant sans contrepartie le contenu du jour, soit en proposant à la vente ces mêmes articles quelques jours plus tard avec un statut d’archives.

Articles "papier" ou "dématérialisés". De la gratuité temporaire au paiement lourd

Jeudi 20 mai

Le Monde, le numéro « papier » acheté en kiosque au prix de 1€40. Un article sur la disparition d’un grand mathématicien, Imre Toth, m’a profondément ému. Voulant le partager avec mon père ce matin, je m’apprête à lui envoyer l’article par voie électronique. Trop tard, l’article fait partie des archives payantes : 2 euros à débourser si l’on désire le télécharger; ce que je n’ai pas fait.

Ce matin, mercredi 26 mai

Dans le hall d’une entreprise que je prospecte pour l’informatisation d’une photothèque, mon correspondant m’a suffisamment fait attendre pour que je puisse parcourir le numéro du jour des Echos, 1€50, je trouve deux articles intéressants traitant de l’arrivée en France vendredi de l’iPad et présentant un nouveau modèle économique pour la presse, suivi d’un interview de Didier Quillot, président du directoire du groupe Lagardère.

Mon rendez-vous est heureusement arrivé, j’ai replié le journal en me promettant de passer au kiosque sur le retour.

Ce soir

J’ai oublié de prendre le journal suivant l’expression habituelle; alors je me suis retourné vers mon écran d’ordinateur et j’ai saisi l’adresse des Echos :   »lesechos.fr », les deux articles s’y trouvaient in extenso.

Conséquence, malgré d’autres articles susceptible d’être intéressants, je ne suis pas ressorti pour acheter ce numéro.

Bilan

A quatre jours d’intervalle :

  • un journal papier à 1€40
  • une offre dématérialisée pour un article à 2 €
  • un autre journal papier à 1€50
  • ou la gratuité pour son contenu du jour.

Ce n’est pas clair, mais cet oubrouillamini signifie certainement que nous sommes en situation transitoire.

L’iPad, un facilitateur du commerce en ligne? Sûrement; mais à condition que la politique des éditeurs soit moins hésitante et devienne lisible … pour le lecteur.

Accès aux pages mentionnées :

v1.0

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4 commentaires sur “L’iPad et la presse payante”

  1. Arno dit :

    Mettons un cierge pour que la gratuité ne devienne pas le maillon faible et ainsi le chaînon qui saute dans la relation qu’a pris l’habitude d’avoir le lecteur avec son journal.
    L’habitude de lire sans payer (enfin, en plus de son forfait internet d’un montant exhorbitant chez nous) des articles disponibles en ligne a été prise aussi facilement que celle d’écouter de la musique en ligne (musicme, deezer) gratuitement. Cette habitude a été (comme par ex pour musicme géré par Universal) inculquée par les éditeurs de presse écrite eux memes. Retirer cette gratuité, le consommateur lecteur ne comprendrait pas.
    Alors 39 euros par mois pour le forfait orange (tarif proposé ce jour avec limitation dans le telechargmenet !) + le prix de la tablette soit disant magique (ah non, je confonds avec l’ardoise – très pratique aussi pour prendre des notes), je ne suis pas certain que le gadget en vaille le cierge.

  2. Nous sommes à J+6 de la publication de cet article et les deux textes du journal Les Echos sont toujours accessibles gratuitement.

  3. Olivier dit :

    Lors d’un interview de Marc Simoncini le PDG de Meetic celui-ci a signalé que le business modèle de la presse était largement dépassé et qu’il aurait fallu se réveiller plutôt pour ne pas sombrer… Il parlait d’ailleurs d’une méthode intéressante à savoir la mise en commum des editions ce qui permettra par un abonnement unique de lire les articles qui nous intéressent de manière simple et intuitive.

  4. dhennemand dit :

    C’est bien vu, mais la presse n’est pas un corps anonyme, objectif et cohérent. Il est constitué d’organes aux pouvoirs d’influence variés. Leur existence est liée à leur potentiel d’action au sein de la société. Alors le regroupement est improbable, même sous la menace économique actuelle, cela reviendrait pour certain à donner du sang neuf à ses adversaires! Ou bien on revend, on se sépare de l’outil, on perd ainsi un outil d’influence.

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