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- Avant de "représenter" la mer ou le ciel, un tableau représente avant tout l'âme de son auteur.
- Éliane Printemps est bleue, elle est jaune, elle est simple et si vous ne la trouvez pas dans cette lumière, cherchez la quand même, car la voile blanche, c'est elle.
- Noël Emile-Laurent
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Éliane Printemps, artiste peintre et chanteuse, est née à Paris, le 8 février 1912 et est décédée, à Pont-sur-Yonne, le 29 décembre 2007, dans sa quatre-vingts quinzième année.
Elle grandit dans un milieu d'artistes, son oncle, peintre et sculpteur, participe à l'expression de l'Art Nouveau, sa mère, pianiste et professeur de chant, lui donne une éducation musicale. Dans l'usine de décors et de papiers peints dirigée par son père, elle découvre avec la complicité des ouvriers, les métiers des arts décoratifs. En 1937, elle crée avec ses deux sœurs, Colette et Christiane, le trio des Sœurs Printemps. La formation commence à fréquenter les lieux célèbres du music-hall. Elles croisent Edith Piaf, Maurice Chevalier et font une apparition dans le film «Paméla» (1944) de Pierre de Hérain. Elles sont même les vedettes américaines d'un tour de chants de Fréhel. L'invasion allemande stoppe l'épanouissement de ce trio. À la fin du conflit, il ne reste de cette époque prometteuse que des souvenirs et beaucoup de mélancolie.
A partir des années soixante, Éliane Printemps assure son existence avec des petits métiers car elle quitte son foyer brusquement et doit assurer sans moyen cette nouvelle vie et l'éducation d'un fils prodige. Ce fut le début d'une longue lutte pour le maintien de son indépendance et l'expression d'un grand besoin de création.
Elle n'a jamais pensé à autre chose qu'à l'art et à la communication de cette passion. Sa vie est un long parcours d'enthousiasme et d'apprentissage, d'abord auprès de ses parents, puis de Noël Emile-Laurent, le mari de sa sœur Colette, peintre contemporain à la recherche des ressorts mystiques de la création, particulièrement chez Van Gogh.
À soixante ans, elle revendique toujours son indépendance. Elle passe son permis automobile et devient à la fois l'artiste peintre du vingtième arrondissement de Paris, et comme sa mère l'avait été dans le même quartier, un professeur de chant et de diction appréciée. Elle devient progressivement l'amie d'une communauté de jeunes espoirs du théâtre, des beaux arts et de la chanson. Attirés par un réel pouvoir d'écoute, une grande disponibilité et la soif de partager |
- fraternellement tant de passions, ces filles et ces garçons venaient chercher, dans le petit appartement de la rue Boyer, une leçon de vie.
Tout en cachant ses propres craintes, elle aide ses fidèles de tout âge à démêler leurs doutes et leurs angoisses.
L'œuvre peinte d'Éliane Printemps est moderne. Elle s'appuie sur les tonalités dispensées par le soleil d'un midi qu'elle fréquente chaque année sur les hauteurs de Nice, dans une dépendance de l'ancienne demeure du professeur Henri Chrétien.
Le travail des blancs a mobilisé beaucoup de son temps. Ce fut une recherche permanente sur les lumières révélant la force et la légèreté des objets, le rayonnement et la transparence.
"Croire en la lumière, à toutes les lumières".
Les êtres humains sont rarement présents sur la toile. Elle sollicitait la complicité des êtres, mais n'a pas cherché ou n'a pas pu les représenter.
Éliane est entrée dans ce vingtième siècle par la porte des Beaux-Arts et a mené sa quête dans ce monde sans jamais le quitter. La société n'a pas su réellement lui donner la reconnaissance attendue, mais cette recherche lui a permis de vivre une foi incroyablement forte en livrant un combat permanent contre une grande solitude.
Aujourd'hui, il reste, comme souvent, beaucoup et peu d'Éliane Printemps, beaucoup dans les souvenirs de ses proches et de sa famille, mais peu pour ce qui est de l'expression visible et de la reconnaissance officielle.
Bien entendu, les "successeurs" savent lui faire honneur en poursuivant l'acte de création et l'acte de foi; à commencer par Guy Printemps, son fils, lauréat de la Scolat Cantorum et aujourd'hui directeur d'un conservatoire de musique. Chacun à sa manière pratique l'écoute des autres et tente de conserver l'enthousiasme et la générosité qu'elle a tant pratiquée et inspirée.
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- Daniel Hennemand, janvier 2008, v1.0
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