NUMERISATION

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La numérisation répond principalement à trois besoins :

     • La conservation des originaux face à leur dégradation

     • La mise en réseau informatique pour la consultation par le plus grand nombre

     • L’édition imprimée par tous moyens bureautiques (laser, jet d’encre) et industriels (offset, hélio., flexo.)

La numérisation d'un fonds photographique représentant un investissement important, il convient de faire une analyse préalable des besoins afin de garantir une exploitation multiple des fichiers (voir notice "Que faut-il numériser?"). Cette étude définira les types et procédés de numérisation : standard d'enregistrement, poids de fichier, espace colorimétrique, mode de stockage.

Les caractéristiques de l'image numérique doivent êtres garanties pour toute les phases de la production, de la numérisation jusqu'à l'impression en passant par l'affichage sur écran. Réaliser des fichiers numériques de qualité professionnelle signifie apporter une expertise au niveau :

       • De la compréhension des besoins en production

       • De la transposition correcte de l'image argentique en numérique

       • Du transcodage 3 couleurs RVB*(affichage écran) vers le CMJN** (impression industrielle).

Bien souvent, le fichier numérique est exploité sans qu’il soit possible de comparer avec l’original. On verra plus loin que la gestion des profils colorimétriques sera un des moyens offerts pour maîtriser la qualité.

Numérisation dédiée à la sauvegarde de documents

Numérisation de sécurité : la conservation des originaux face à leur dégradation.

Les fichiers numériques sont inaltérables dans le temps. Ils constituent donc une véritable alternative à la dégradation ou à la destruction possible des originaux. Ces fichiers doivent êtres dimensionnés en conséquence pour permettre ultérieurement la réalisation de fac-simile.

A dimensions constantes lors de l'exploitation, la qualité d’un document photographique issu d’un fichier numérique dépend du poids de ce fichier. A qualité constante, plus le visuel est agrandi lors de son impression, plus le fichier devra être important.

Déterminer la nature du fichier numérique pouvant assurer une restitution proche de l’original (en cas de destruction de celui-ci par exemple) n’est possible qu’en déterminant la qualité souhaité et en définissant le type de reproduction.

Désirons-nous réaliser un positif transparent de type Ekta qui nous permettra de réaliser des tirages photographiques ou bien seuls des tirages numériques serviront de fac-similes.

S’agissant de l’Ekta, il faut déterminer ses dimensions : 24x36mm, 4x5”, 13x18cm, 20x25cm, etc… Pour ce dernier format, pour pouvoir le produire, il nous faudra archiver un fichier de 80 Mo!

Numérisation dédiée au multimédia

La consultation au moyen de systèmes informatiques par le plus grand nombre.

L’informatisation des photothèques et leur consultation par le plus grand nombre rend obligatoire la visualisation des documents sur écran (Intranet, Internet, CD-Rom, …). Ceux-ci ont une définition limitée à 72 points par pouce (ou 96), par conséquent, les fichiers numériques destinés à la visualisation informatique requiert une résolution moins importante que pour l’impression (200 à 300 dpi).

Manipuler des originaux en nombre représente une étape parfois lourde à gérer et il est bien souvent plus simple d’effectuer une numérisation unique et polyvalente pouvant répondre à plusieurs besoins. La rentabilité d’une numérisation strictement basse définition est bien souvent limitée. On répond à une demande précise, la visualisation d’images sur le réseau Internet par exemple, mais on se prive des possibilités d’exploitation en édition.

Il est donc souhaitable de produire, en une seule opération, des fichiers multiples  destinée à la fois aux applications multimédias (basse définition) et à l’édition (haute définition).

Numérisation dédiée à l'impression

L’édition imprimée par tous moyens bureautiques ou industriels : offset, rotative, laser, jet d’encre, etc…

La quantité d’informations pour définir chaque image numérique destinée à l’impression est beaucoup plus importante que pour un affichage à l’écran de l’ordinateur. Afin de satisfaire aux critères de qualité, il convient de définir deux paramètres principaux : 

       - La résolution utilisée et

       - La taille de l’image à imprimer.

La résolution est le nombre d’informations disponibles sur une surface définie. Plus ce nombre sera grand, plus la résolution sera importante.

La résolution habituellement préconisée en photogravure est du double de la trame offset utilisée.

Ainsi, pour l'impression en quadrichromie - où la trame est en moyenne de 150 lignes par pouce - I'image devrait avoir une résolution de 300 points par pouce (300 dpi) à la taille désirée, ce qui donne un fichier de 24,9 Mo pour un format A4 en trois couleurs RVB; par conséquent de 32 Mo en quatre (CMJN).

Un fichier de 18 Mo par exemple permettra la gravure et l'impression d'une image de 17 x 26 cm maximum à une résolution de 300 dpi.

Ces calculs sont cependant à pondérer; certains fichiers d'un poids inférieur à celui exigé par la théorie donne parfois d'excellents résultats, particulièrement pour les impressions numériques où le système intègre un calculateur capable d'extrapoler les données existantes afin de les rendre compatibles avec le procédé employé et les dimensions requises.

Format d'impression

Trame

Poids en RVB

Poids en CMJN

A3

300

50

66

A4

300

25

33

A5

300

12,5

16

Le fichier numérique, ses conversions et le "shoot" d’Ekta

Un Ekta est réalisable soit selon un processus optique par copie d’un Ekta original, soit à partir d’un fichier numérique RVB (3 couleurs).

C’est une opération réalisée couramment après une retouche : l’"original argentique" est numérisé avec un poids de 80 Méga octets par exemple, puis est retouché; ensuite, après validation, un nouvel Ekta est réalisé (version retouchée).

On peut parler de “pseudo original” puisque, pratiquement, aucune information n’a été perdue.

Il faut savoir que le poids du fichier informatique RVB nécessaire à la réalisation de l’Ekta est variable et proportionnel à la surface du film à sensibiliser :

Format

Poids en RVB

Poids en CMJN

pour une diapositive 24x36

 8 Mo en RVB

10,6 Mo. en CMJN

pour un Ekta 10x12 cm (4x5”)

40 /60 Mo.

53,3 / 80 Mo.

pour un Ekta 20x25 cm

70 / 80 Mo.

93,3 / 106,6 Mo.

Si le fichier initial est en 4 couleurs CMJN, il convient de transcoder celui-ci en 3 couleurs pour cette opération de “shoot”.

Cette opération est confiée au laboratoire photographique.

Il convient de rappeler que chaque conversion 3 couleurs vers le 4 couleurs ou inversement a des conséquences sur la colorimétrie du visuel : ainsi l’opération “4 vers 3” engendre-t-elle des variations qui doivent être maîtrisées (l'espace colorimétrique quatre couleurs est moins vaste que l'espace trois couleurs).

Pratiquement, il est réclamé une charte ou une épreuve lors de cette manipulation afin que l’opérateur puisse adapter le rendu colorimétrique.

Le poids du fichier est donc important et doit être connu; on peut s’interroger par exemple sur l’exploitation d’Ektas 20x25 "shootés" à partir de fichiers de 70/80Mo. En effet, si un Ekta 4x5” est issu d’un fichier de 40/60 Mo., un Ekta 20x25 devrait nécessiter un fichier quatre fois supérieur (surface multipliée par quatre). Ces Ektas de grandes dimensions ne possèderont donc pas le maximum de performances attendues.

En fait, le choix de ce format est fait plus en fonction d'une culture "agence" que reposant sur de réelles performances techniques; excepté lorsque des retouches manuelles sont pratiquées.

* Rouge, vert, bleu

** Cyan, magenta, jaune, noir ou en anglais : CMYK, cyan, magenta, yellow et ... black

copyright Daniel Hennemand

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