Archive pour la catégorie ‘2-LECTURE DE L'IMAGE’

[Lecture de l'image] Blanc couleurs

Samedi 26 juillet 2014

Rouleaux de papiers colorés. Vu dans les locaux du studio de prise de vue Photoluxe, juillet 2014 - Photo Daniel Hennemand

Quelques rouleaux de papier posés contre le mur d’un studio momentanément déserté. Un doute seulement sur l’inconscience du geste; encore le hasard? Le maître des lieux observe sans provoquer. Changement de décors. Lorsque se révèle une telle plastique, il la préserve autant que la vie du studio le permet – combinaison hasardeuse des éléments -.
L’espace est souvent d’un blanc immaculé, boîte à accueillir le beau, couleurs, matières, textures.
Nos musées devraient retrouver cette idée de l’écrin pour l’œuvre – simplicité -. Arrêter de gamberger sur l’intelligence muséale, architectures sublimes et arrogantes où l’œuvre est de trop – doute-t-on de l’œuvre? -.
Orsay avec sa lourde double peau inutile. Les volumes hypertrophiés fleurissent à travers le monde. Retour à la boîte, juste un vide où fonce la lumière pour venir lécher les œuvres.
Souvenir de l’ARC, dans l’ancien Palais des Musées d’art moderne, enfilade d’espaces vides et blancs – le silence et une gestion de génie. Prêt à accueillir et révéler par la lumière.

Vu dans les locaux du studio de prise de vue Photoluxe, mars 2014 - Photo Daniel Hennemand

Objet et lumière au Studio Photoluxe, août 2012 - Photo Daniel Hennemand

Daniel Hennemand, v1.0

L’image technologique

Mardi 7 février 2012

"In September 1956 IBM launched the 305 RAMAC, the first ‘SUPER’ computer with a hard disk drive (HDD). The HDD weighed over a ton and stored 5 MB of data." DR

Les images technologiques rythment l’évolution des techniques. L’image montre des outils clefs de leur époque, des inventions aux produits manufacturés novateurs. La photo d’un métier Jacquard, d’un astrolab du XIIIème siècle, des premiers microprocesseurs sur cartes Zilog ou Motorola ou celle d’un iPhone sont des images technologiques.

La photo publiée ici marque les esprits. Nous la retrouvons sur un grand nombre de sites web. La plupart répètent la même phrase pour aboutir au même trait d’esprit en comparant cette armoire à nos clefs USB. Aucune référence quant à l’origine du document, probablement produit par IBM. Le site patrimonial de la grande maison ne nous aide guère. Un indice tout de même, il semble que Pan American soit le transporteur exclusif de l’entreprise à cette époque.
Pourquoi cette image est-elle frappante? Parce qu’il s’agit d’un marqueur dans la ligne des produits manufacturés. Elle illustre l’immense gain de performances en cinquante années de développement. Parce que la manière artisanale utilisée pour transporter un matériel aussi nouveau rend la scène cocasse. Bien sûr, on pense immédiatement à la loi proférée dix ans plus tard par G. Moore, l’un des créateurs d’Intel. Image pédagogique ou nostalgie? L’image technologique illustre l’innovation passée, une progression un peu à la manière d’un musée des techniques, mais aide-t-elle à nous faire comprendre le futur?

Photographes, nous sommes tous des informateurs!

Vendredi 2 décembre 2011

Installation du câble par l'opérateur Free (FTTH) - Photo Daniel Hennemand, 2011

C’EST QUOI CETTE TENTE POURRIE? C’est notre opérateur bien aimé Free qui installe dans ma rue ses fibres optiques juteuses pour le business du XXIème siècle. Merci Free! Il y a un mois, j’avais déjà un soutier sous le trottoir d’en face pour le compte d’Orange. Merci Orange! Si nous étions grossiers, nous dirions que la mutualisation des moyens ils se la mettent quelque part.

Un petit post familier, hier sur Facebook, ça fait toujours plaisir ! En archivant cette image, je l’ai classé parmi les visuels non signifiants, c’est-à-dire dépendants d’un commentaire; sans connotation particulière ou celle-ci serait erronée.

Hors de la lumière, César n’est plus César

Vendredi 11 novembre 2011

Antique, tête de l'empereur Maximin le Thrace, 173-238, musée du Palatin, Rome - Daniel Hennemand, 2007

Qui est l’auteur de cette image ? Moi ou la conjonction suffisante à la révélation de cette atrophie graphique; angle et intensité lumineuse d’un instant ?

Lecture de l’image : la beauté après l’enfer

Samedi 1 octobre 2011

Torse de combattant exposé à l'extrémité d'un des deux moteurs de la centrale électrique, Centrale Montemartini, Via Ostiense, Rome - Daniel Hennemand, 2011

La Centrale Montemartini est un établissement des musées du Capitole, il se situe dans un faubourg de Rome, à un kilomètre de Saint-Paul hors les murs. La création de cet espace semble fortuite; dans un lieu utilisé comme réserve durant certains travaux au musée du Capitole, la confrontation des époques jugée spectaculaire a convaincu de la pérennisation d’un tel enchevêtrement. Nous y découvrons un ensemble de sculptures issues de fouilles de différentes époques.

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Quand le texte devient image

Jeudi 30 juin 2011
Peignot, Frutiger, Massin ont montré que le texte peut devenir image. Le texte devient image lorsque la typographie ou la maquette infléchissent le sens des mots par leur dessin, leur couleur ou leur surface.

"Alerte" du 30 juin 2011

De grandes manchettes nous ont marqué. Certains se souviennent de la manchette de l’Intransigeant du quatre septembre 1939 « La guerre ». Historiquement, ces deux mots ont formé une image à part entière. Pour moi, « le » grand titre, c’est celui de France-Soir en novembre 1970, « De Gaulle est mort » ; les deux lignes de capitales avaient plus de poids que la grande image du vieil homme. Puis les couvertures de la presse à sensation, Détective et autres, transcription et excitation des sentiments morbides ; les illustrations nous accrochent. Je trouvais les titres plus violents que l’image, les mots semblaient saigner.
Le développement des informations publiées sous forme de courtes informations en « push » provoque un sentiment analogue, exaspération et dégoût.
Les maisons les plus honorables en publiant les brèves des agences vers nos smartphones parviennent à se faire le relais bruyant de la médiocrité traditionnelle de la presse à sensation. Vouloir faire du bruit peut se comprendre sur un plan marketing, mais il faut éventuellement  apprendre à en contrôler les contenus car ici l’image reçue est nauséabonde.
Daniel Hennemand
v1.0

Lecture de l’image : paysage d’Italie

Mardi 28 juin 2011

Paysage d'Italie, photographie anonyme, annŽées 30, XXème siècle, tirage argentique, format 28x38mm. Collection Daniel Hennemand.

La composition intense et l’ambiguité de certains éléments donnent à cette photographie force et mystère.

L’arbre central déployant son feuillage comme une protection symétrique apporte l’équilibre à cette composition.
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Lecture de l’image : les révélations d’un paysage urbain

Samedi 16 avril 2011

Porte de Bagnolet, Paris, un ancien cinŽéma

Le carrefour de la porte de Bagnolet, un champ de bataille avec l’installation du tramway périphérique Parisien. Une grande bâtisse le long du boulevard Davout flanquée de deux maisons plus que centenaires, une grande surface aujourd’hui. Ce lieu était celui du cinéma naissant, mais la consommation alimentaire a pris le pas sur la consommation de rêves. Un coin d’obscurité déchiré par le faisceau de la projection d’un film. Des générations emportées par ces spectacles aux scénarios simples ou complexes, mais toujours magiques, au début.

L’architecture préservée laisse apparaître des volumes que les techniques employées à cette époque héroïque justifient.
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L’événement invisible n’existe pas

Mardi 5 avril 2011
L’image révélait. Le radeau de la Méduse peint par Delacroix provoqua émotion et prise de conscience. La photographie de la jeune fille brulée au napalm lors d’un bombardement fut un élément dans notre prise de conscience de l’horreur de la guerre du Vietnam. Nous avons tellement été habitués à réagir face à l’image qu’elle fait preuve finalement de tout événement. Le corolaire est simple, l’absence de toute photographie relatant nie l’événement. Notre société sait vivre au rythme du bonheur ou du malheur de l’homme pourvu qu’elle le voit.
Le pire est l’événement non visible, immatériel. Le drame au Japon nous émeut par l’ampleur imagée du désastre provoqué par le séisme et les vagues meurtrières, mais la destruction des centrales nucléaires de Fukushima s’éloigne déjà de notre information quotidienne. Elle aura des répercutions sur des durées et des territoires aujourd’hui inimaginables, mais elle n’est pas montrable, invisible, tout juste quelques toits détruits ou quelques arrosages apparemment sans conséquences. Elle va donc disparaitre de notre mémoire. Comment une société qui ne réagit qu’a la présentation d’images peut prendre conscience de ce qui peut être est annonciateur d’un basculement de notre fragile équilibre?
Les agences photographiques et les photothèques de demain sauront nous proposer des centaines d’images sur le séisme ou le tsunami, mais presque rien sur ces centrales qui pourtant continueront à diffuser leur poison mortel. Circulez, y’a rien à voir.
Daniel Hennemand
v1.1
EDILLIA, gestion de photothèques d’entreprises

L’image de la mort du Père Noël

Lundi 27 décembre 2010

Magasin spécialisé en matériel para médical, rue Danton Paris 6ème - Photo Daniel Hennemand

Trente ans après l’interjection du titre de la pièce de théâtre culte du Splendid, quatre vingt ans après le terrible lifting opéré par Coca-Cola transformant l’héritier de Santa Claus en un bonhomme jovial et ventru, voilà ici la révélation de la mort du Père Noël. Espérons que cette horrible idée de décoration reste à un niveau local parisien!

edillia, la gestion des photothèques d’entreprise