Chronologie d’une « révélation » numérique

Avant…, nous avions plusieurs vies, plusieurs comportements non miscibles qui relevaient des sphères professionnelle, privée ou intime, c’est-à-dire strictement personnelle.

Au présent, la publication et le partage, suscités par des offres performantes et gratuites nous amènent à nous révéler à notre insu, nous nous exposons plus ou moins consciemment.

L’intrusion par les acteurs du réseau dans notre production numérique nous fait connaître et reconnaître au delà de ce que nous souhaitons divulguer.

La simple production d’un document numérique, son enregistrement résident ou distant permet une progressive analyse à la fois du contenu et l’identification de son auteur, voir, et c’est ce qui devient sensible, la confrontation de plusieurs profils d’un même auteur, jusque là anonyme et tranquille dans la séparation de ses différents mondes.

 

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Chronologie

 

Phase 1

Nous produisons des documents faits de textes, d’images fixes ou animées et de sons et nous les enregistrons.

 

Phase 2

Depuis peu, nous archivons ces documents sur des sites distants. Pourquoi ne le ferions nous pas puisqu’ils apportent des services pour le moment gratuits et sécurisés et que l’on nous convainc du bien fondé de ce partage.

 

Phase 3

De nouveaux outils ont la redoutable capacité de détecter des similitudes de données quelque soit la nature du document. Les moteurs analysent chaque jour un peu plus en profondeur le document numérique. Initialement était indexé le nom du fichier, puis les métadonnées du document; enfin les contenus eux-mêmes sont scrutés pour la plus grande joie des utilisateurs des moteurs de recherche. Il y a une véritable satisfaction face à ces services, leur adoption est naturelle et notre participation à ce phénomène d’indexation universelle est sans contrainte.

Phase 4

Ces outils deviennent des solutions métiers, on les adaptent aux différents acteurs aux besoins variés. L’éditeur recherche la contrefaçon ou un téléchargement illégal, le photographe veut déceler les utilisations abusives et non déclarées de ses créations, l’agence photo emboîte le pas en croyant sauver sa peau, le compositeur recherche un plagiat et l’employeur cherche à connaître la véritable nature de son futur collaborateur.

 

Phase 5

L’analyse des contenus numériques révèle des similitudes par simple rapprochement des données objectives, la photographie, le texte, la séquence vidéo ou musicale.

Les univers sont juxtaposés et confondus. Cette convergence numérique rend la séparation des genres progressivement et insidieusement impossible.

Nos actions professionnelles sont observées comme celles de la vie privée, pour peu que l’information fusse publiée. L’auteur est identifié.

Si je publie sur mon blog personnel un extrait d’un rapport réalisé dans le cadre de mon entreprise, des similitudes seront détectées. Au minimum, les deux identités seront corroborées, un certain anonymat révélé, au pire on saura dénoncer une utilisation abusive.

 

Constat

Des outils résidents pour vos machines ou en location de services distants, toujours par le biais d’une offre de base gratuite, vous démontre que cela est possible et fructueux, car cela va défendre vos droits.

Avec à chaque fois une bonne raison de le faire, chacun va s’emparer de l’information résultante d’une analyse par comparaison : l’auteur, l’éditeur, l’employeur, etc…

Nous voici à l’aube de l’ère de la révélation numérique de nos comportements, peut-être au début d’une grande époque de délation numérique.

 

Maîtrise de la web-réputation

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