Archive pour le mot-clef ‘editing’

Le syndrome de compétence

Jeudi 28 octobre 2010
ou comment exercer son expertise par le choix et non l’abondance

La sélection d'un reportage relève de l'expertise du photographe et de l'iconographe. Pour être visible et guider les utilisateurs, le choix publié doit être restreint.

Nous traitons ici des sélections nécessaires faites aux différents stades du traitement d’un reportage ; par le photographe livrant une production finalisée, par l’iconographe de la photothèque lors de l’indexation et par l’administrateur lors de la mise à disposition de tout ou partie de ce travail aux collaborateurs de l’entreprise.
L’observation du comportement de chacun fait apparaître une tendance à la surproduction ou « surpublication » d’images. Chacun semble en faire trop pour se valoriser.
Le photographe livre un reportage où les redondances sont pléthores, l’iconographe traite cette série avec indulgence ou bien avec l’arrière pensée qu’abondance ne nuit à personne et qu’il vaut mieux fournir trop que ne rien proposer, donc, beaucoup d’images sont livrées en pâture aux abonnés de la photothèque.
A la décharge de chacun, il faut rappeler que les gestionnaires ont tendance à demander des statistiques et à faire une équation curieuse entre le coût d’un reportage et le nombre d’images finalement utilisées ; d’où la tendance à en publier beaucoup, histoire de montrer où sont passé les budgets !
Les conséquences néfastes au bon fonctionnement sont à deux niveaux :
  • On accélère l’engorgement du fonds photographique,
  • L’utilisateur lambda de la photothèque est noyé par cette abondance.
Qu’est-ce qu’un utilisateur lambda me demanderez-vous?
C’est un chef de produit à la recherche d’une image d’une référence, un expert dans son domaine, mais pas dans celui de l’image. C’est aussi un commercial qui réclamera un image valorisante pour son offre, expert en vente, pas en sémantique de l’image et encore moins en techniques numériques.
Ces utilisateurs doivent voir des propositions d’illustrations certifiées et limitées en nombre pour que leurs requêtes soient satisfaites rapidement.
Qu’est-ce qu’une image certifiée ? C’est un document utilisable en toute sécurité aux trois niveaux sémantique, juridique et technique.
Pour réussir la publication d’un sujet, il faut insister sur la nécessaire sélection que doit faire le photographe lui-même en mettant en pratique la fameuse règle des 80/20% :
  • Un dossier avec les images intéressantes aux niveaux documentaire et technique, mais pas redondantes
  • Un dossier avec une sélection des meilleures images, le « best-of » que l’iconographe pourra publier rapidement sans trop de restriction.
De son côté, l’iconographe doit maîtriser les sélections mises en ligne pour les raisons évoquées plus haut. Pour une même scène photographique, laisser passer un choix trop large, c’est mettre dans l’embarras le consultant.
Produire et gérer l’image, c’est exploiter les différentes expertises, de la prise de vue à la publication, en retenant un visuel pour ces qualités de représentation et ses potentialités techniques, et en faisant des choix. Il faut sortir de ce cercle infernal de surproduction. L’abondance nuit, elle fait perdre du temps lors des différents traitements et surtout, lors de la consultation.
A contrario, il est vrai que la sélection demande du temps à chacun; pour le photographe comme pour l’iconographe, mais l’utilisateur, lui, en perdra moins et sera accompagné dans son choix.
Voyons si chacun peut prendre à sa charge un peu de cette tâche essentielle, car ce qui fait la grande qualité d’un fonds iconographique d’entreprise, c’est sa capacité à répondre rapidement et positivement à des requêtes d’experts en tout, sauf en photographie!

Daniel Hennemand,

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Règle des 80/20

Analyse et organisation de l’image photographique

Conférence à la Maison Européenne de la Photographie J-3

Lundi 23 novembre 2009

« Gérer ses photos numériques : trier, archiver, partager »

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Notes sur l’ouvrage :

1ère partie : Produire et trier

Cette première partie est consacrée à l’évocation des différents types de fichiers produits et à la nécessité de trier et de sélectionner nos images au risque de les voir noyées dans la profusion de la production numérique et donc de disparaître. Je propose l’application de la règle des 80/20.

 

 

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le mercredi 25 novembre de 18h à 20h

à l’auditorium de la MEP

Entrée libre dans la limite des places disponibles

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Maison Européenne de la Photographie / Auditorium

5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

Tel : 01 44 78 75 00 Métro : Saint Paul ou Pont Marie

Gestion de la mémoire visuelle ou communication active ?

Jeudi 21 février 2008

Une nouvelle sollicitation pour mettre en place une « gestion de photothèque » me confirme dans l’idée qu’il y a toujours confusion entre la gestion du patrimoine d’une entreprise ou d’une institution et la mise en place d’un système d’information visuelle en utilisant les nouvelles techniques disponibles aujourd’hui, réseaux intra ou extranet.
La préservation de la mémoire par la valorisation du patrimoine a longtemps été un sujet de choix pour les professionnels de la gestion documentaire. La superposition des savoir-faire techniques du document et des systèmes d’information ont longtemps entretenu l’idée qu’il fallait appréhender un gisement dans son intégralité. Les prestataires facturant « à la pièce » ayant intérêt à traiter un ensemble le plus important possible et à ne pas « dégraisser le mammouth » ont abondé dans ce sens. Les responsables n’ayant pas jusqu’alors comme priorité la sélection pointue des reportages fournis par les professionnels de l’image ont laissé croître les dimensions de leur fonds.
L’évaluation des enjeux en termes d’investissement et de coûts de fonctionnement remet chaque jour des projets pourtant indispensables à la préservation et la valorisation de l’image et à la promotion au sein des entreprises d’une communication originale par l’image.
N’est-il pas temps de faire l’évaluation au regard bien sûr de l’existant et de ses potentialités, mais également des besoins au quotidien?
N’est-il pas pertinent de promouvoir la sélection des fonds documentaires avant tout investissement?
Les projets pharaoniques sont de plus en plus réservés à des structures institutionnelles, ou à des entreprises nationales. Aujourd’hui, pour la grande majorité des structures privées, l’attente d’un retour sur investissement retarde … les investissements!
Nous avions l’habitude de présenter les coûts pour moitié par l’équipement et la numérisation et l’autre par l’indexation. Nous devons aujourd’hui pondérer cette vue par la répartition par tiers des investissements :

[1] expertise et sélection du fonds,

[2] indexation,

[3] mise en place d’un système d’information.
Perpétuer une analyse uniquement documentaire, patrimoniale et non économique, renforce l’idée défendue et défendable par les acheteurs de l’urgence de révolutionner la communication par l’image des entreprises, par la confiscation de ces métiers aux professionnels : photographes, iconographes, documentalistes, au profit d’agences de presse commercialisant pour la plus grande satisfaction des premiers, une image simple à gérer aux coûts d’exploitation d’une visibilité sans égale.