Archive pour avril 2011

Lecture de l’image : les révélations d’un paysage urbain

Samedi 16 avril 2011

Porte de Bagnolet, Paris, un ancien cinŽéma

Le carrefour de la porte de Bagnolet, un champ de bataille avec l’installation du tramway périphérique Parisien. Une grande bâtisse le long du boulevard Davout flanquée de deux maisons plus que centenaires, une grande surface aujourd’hui. Ce lieu était celui du cinéma naissant, mais la consommation alimentaire a pris le pas sur la consommation de rêves. Un coin d’obscurité déchiré par le faisceau de la projection d’un film. Des générations emportées par ces spectacles aux scénarios simples ou complexes, mais toujours magiques, au début.

L’architecture préservée laisse apparaître des volumes que les techniques employées à cette époque héroïque justifient.
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L’événement invisible n’existe pas

Mardi 5 avril 2011
L’image révélait. Le radeau de la Méduse peint par Delacroix provoqua émotion et prise de conscience. La photographie de la jeune fille brulée au napalm lors d’un bombardement fut un élément dans notre prise de conscience de l’horreur de la guerre du Vietnam. Nous avons tellement été habitués à réagir face à l’image qu’elle fait preuve finalement de tout événement. Le corolaire est simple, l’absence de toute photographie relatant nie l’événement. Notre société sait vivre au rythme du bonheur ou du malheur de l’homme pourvu qu’elle le voit.
Le pire est l’événement non visible, immatériel. Le drame au Japon nous émeut par l’ampleur imagée du désastre provoqué par le séisme et les vagues meurtrières, mais la destruction des centrales nucléaires de Fukushima s’éloigne déjà de notre information quotidienne. Elle aura des répercutions sur des durées et des territoires aujourd’hui inimaginables, mais elle n’est pas montrable, invisible, tout juste quelques toits détruits ou quelques arrosages apparemment sans conséquences. Elle va donc disparaitre de notre mémoire. Comment une société qui ne réagit qu’a la présentation d’images peut prendre conscience de ce qui peut être est annonciateur d’un basculement de notre fragile équilibre?
Les agences photographiques et les photothèques de demain sauront nous proposer des centaines d’images sur le séisme ou le tsunami, mais presque rien sur ces centrales qui pourtant continueront à diffuser leur poison mortel. Circulez, y’a rien à voir.
Daniel Hennemand
v1.1
EDILLIA, gestion de photothèques d’entreprises