
Archive pour la catégorie ‘3-PRODUCTION DE L'IMAGE’
Meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2011
Lundi 3 janvier 2011
Le syndrome de compétence
Jeudi 28 octobre 2010

La sélection d'un reportage relève de l'expertise du photographe et de l'iconographe. Pour être visible et guider les utilisateurs, le choix publié doit être restreint.
- On accélère l’engorgement du fonds photographique,
- L’utilisateur lambda de la photothèque est noyé par cette abondance.

- Un dossier avec les images intéressantes aux niveaux documentaire et technique, mais pas redondantes
- Un dossier avec une sélection des meilleures images, le « best-of » que l’iconographe pourra publier rapidement sans trop de restriction.

Daniel Hennemand,
v1.1
En réponse au post sur VIADEO > Hub « Communication interne »
Vendredi 23 avril 2010Cher Monsieur,
Tout ce que vous avez bien voulu m’écrire, j’y souscris totalement, merci donc pour cette réaction; j’aurais été honoré par votre présence à ce petit-déjeuner.
Vous avez raison, il y a une confusion permanente des genres, volontaire ou non. Il y a le professionnalisme qui permet de construire une image à partir d’un concept ou d’un cahier des charges et puis, il y a le récepteur, le donneur d’ordres qui doit comprendre les performances et l’efficacité d’une image. A nous professionnels de (dé)montrer la différence. Cependant, il est apparu un premier phénomène, la vulgarisation de l’image, de la représentation du monde, des services et des hommes d’une entreprise, avec l’apparition de boîtiers performants accessibles à tous. L’aboutissement à un résultat ne semble pas si difficile à réaliser pour un néophyte. Les appareils possèdent des performances hier encore inimaginables et semblent pour le plus grand nombre instiller à leurs propriétaires de grands talents. C’est tromperie, sûrement, mais vient s’ajouter un deuxième effet, l’explosion des volumes de production, donc une offre monumentale d’images visibles sur le web, car un troisième phénomène a permis une visibilité et une confrontation simple, la diffusion instantanée et gratuite. L’image nous abreuve donc à profusion. Nous voilà devant une immense vague qui vient frapper violemment la communauté des professionnels. Encore une fois, à nous de faire la différence en expliquant – et nous devons constamment expliquer – que l’image n’est pas seulement un assemblage de pixels colorés, mais le fruit d’une conception mise en œuvre à l’aide d’un réel savoir-faire.
Le but de ce livre est d’apporter un certain nombre d’éléments pour faire prendre conscience à chacun de la nouvelle réalité globale, ceci dans les trois phases du cycle de vie de l’image : la production, la gestion et la diffusion.
Il faut connaître les nouveaux acteurs de la chaîne et démontrer, faire la différence, lorsque c’est encore possible, car hélas les réseaux de diffusion ne s’arrêtent pas à nos frontières.
daniel@hennemand.com
v1.1
Être photographe aujourd’hui
Mercredi 7 avril 2010Une entreprise n’a pas de passé, elle n’a qu’un avenir !
Mercredi 7 janvier 2009C’est ce que me disait fraternellement le plus sérieusement du monde, Christian G., DirCom de la filiale française d’une grande compagnie américaine. Je lui ai demandé ce qu’il voulait dire par là, et aussitôt, mon client m’expliqua qu’à son arrivée à la tête de ce département, il avait fait détruire avec plaisir et conviction les archives que son prédécesseur avait consciencieusement sauvegardé : éléments de communication interne et externe.
Je venais de rédiger, à sa demande, un cahier des charges pour la réorganisation du service photothèque. Ensuite, nous avons fait recruter une documentaliste et développé un produit de gestion. Enfin, nous avons traité plus de 55 000 Ektas pour n’en retenir que 5 000 à l’ouverture du nouveau service.
Cette anecdote remonte à quinze ans. Je me demande si les archives ont plus de crédibilité dans cette entreprise aujourd’hui. Est-ce dans l’air du temps ? Je ne le crois pas, hélas. Je pense souvent au taux de rejet de notre sélection, serais-je aussi intransigeant aujourd’hui ? Je pense que oui; qu’en déduire ? Comment convaincre de l’utilité de la mémoire visuelle dans notre ère de tourmente ? Comment gérer à la fois la sélection « valide et pertinente » mise en réseau et les archives que nous tentons de protéger ? L’entreprise a-t-elle les moyens de gérer d’une manière autonome cette pérennité ?

"Les refusés", Salon des indépendants, Grand-Palais, Paris, 1975 - Photo Daniel Hennemand
Pérennité des formats numériques : RAW, TIFF, DNG …
Mardi 23 septembre 2008
1) C’est vrai qu’un nouveau standard peut-être meilleur qu’un autre, plus ancien.
2) Un éditeur ne peut pas garantir la pérennité de son développement, même Adobe ! Seule une popularité rapidement acquise mène au standard.
Le RAW est un concept plein d’espoir pour les créateurs, mais encore propriétaire pour chaque constructeur.
L’offre DNG Adobe est attrayante et j’espère que cela deviendra un standard, mais ce n’est pas le cas.
Dans mon job, je m’interroge sur la conservation des fichiers Images et ce n’est pas gagnée !
Pour avoir travaillé chez Kodak quelques années, je me méfie des innovations « futurs standards ».
Nous voyons les techniques évoluer et devons observer sans relâche le degré de conservation / récupération / compatibilité.
Par analogie, les supports que nous utilisons depuis trente ans nous donnent parfois quelques inquiétudes :
argentiques, puis numériques / disquettes / disques durs / Syquest 44 / 88 / Zip, Jaz / CD-Rom / Photo CD Kodak ! …/ DVD / Compact Flash, MemoryStick, etc…
Mais il s’agit là de problèmes de supports plus que d’algorithmes,
Pertes constatées dans mon propre fonds :
argentique Ekta : 5 % (dérive couleurs / récupérable)
Kodachrome : 0% normal )
supports SYQUEST 20 % (100 u.)
disques durs : 3 / 8
CD-Rom 0% [Bertrand Lavédrine ne le croirait pas !]
mais pas mal de perte tout de même
d’où mon interrogation…
Et que vivent le RAW et la pérennité de nos archives !
Gestion de la mémoire visuelle ou communication active ?
Jeudi 21 février 2008Une nouvelle sollicitation pour mettre en place une « gestion de photothèque » me confirme dans l’idée qu’il y a toujours confusion entre la gestion du patrimoine d’une entreprise ou d’une institution et la mise en place d’un système d’information visuelle en utilisant les nouvelles techniques disponibles aujourd’hui, réseaux intra ou extranet.
La préservation de la mémoire par la valorisation du patrimoine a longtemps été un sujet de choix pour les professionnels de la gestion documentaire. La superposition des savoir-faire techniques du document et des systèmes d’information ont longtemps entretenu l’idée qu’il fallait appréhender un gisement dans son intégralité. Les prestataires facturant « à la pièce » ayant intérêt à traiter un ensemble le plus important possible et à ne pas « dégraisser le mammouth » ont abondé dans ce sens. Les responsables n’ayant pas jusqu’alors comme priorité la sélection pointue des reportages fournis par les professionnels de l’image ont laissé croître les dimensions de leur fonds.
L’évaluation des enjeux en termes d’investissement et de coûts de fonctionnement remet chaque jour des projets pourtant indispensables à la préservation et la valorisation de l’image et à la promotion au sein des entreprises d’une communication originale par l’image.
N’est-il pas temps de faire l’évaluation au regard bien sûr de l’existant et de ses potentialités, mais également des besoins au quotidien?
N’est-il pas pertinent de promouvoir la sélection des fonds documentaires avant tout investissement?
Les projets pharaoniques sont de plus en plus réservés à des structures institutionnelles, ou à des entreprises nationales. Aujourd’hui, pour la grande majorité des structures privées, l’attente d’un retour sur investissement retarde … les investissements!
Nous avions l’habitude de présenter les coûts pour moitié par l’équipement et la numérisation et l’autre par l’indexation. Nous devons aujourd’hui pondérer cette vue par la répartition par tiers des investissements :
[1] expertise et sélection du fonds,
[2] indexation,
[3] mise en place d’un système d’information.
Perpétuer une analyse uniquement documentaire, patrimoniale et non économique, renforce l’idée défendue et défendable par les acheteurs de l’urgence de révolutionner la communication par l’image des entreprises, par la confiscation de ces métiers aux professionnels : photographes, iconographes, documentalistes, au profit d’agences de presse commercialisant pour la plus grande satisfaction des premiers, une image simple à gérer aux coûts d’exploitation d’une visibilité sans égale.
in « Grammaire élémentaire de l’image », Albert Plécy
Dimanche 29 juillet 2007Aujourd’hui l’enregistrement magnétique, les micro-films, le classement électronique rendent possible la réalisation du financier visionnaire (nr : Albert Kahn).
Cela veut dire que dans toutes les professions, sur le plan collectif comme sur le plan des sociétés, des archives seront constituées. Toutes seront normalisées, et le double des documents sera envoyé à un centre qui deviendra une gigantesque mémoire du monde ; d’où partira à la demande et par transmission radio n’importe quelle image, et cela pour n’importe où.
in « Grammaire élémentaire de l’image », Albert Plécy, éditions Estienne, Paris, 1968