HADOPI & archaïsme

18 mai 2009

Depuis plusieurs années, j’espère et attends la suppression “papiers” de tous mes échanges avec l’administration et la collectivité en général. J’y suis presque arrivé; plus de courrier par voie postale, sauf la pub. Depuis plusieurs années l’état réorganise ses services pour arriver à un certain niveau de performances dans les domaines de la dématérialisation. Parallèlement à cela, certains hommes politiques hors d’âge, du moins culturellement, ont cru bon de céder au lobbying des éditeurs musicaux traditionnellement passifs; le label allemand Odéon, en 1905 déjà, gravait la matrice de ses disques en ménageant une marge à mi-course de la plage pour éviter les copies illicites. Après des années d’immobilisme de part et d’autres, ces majors et beaucoup de nos hommes politiques qui ne semblent toujours pas utiliser les outils de communication numérique, on nous sert cette loi absurde, non pas par l’esprit, car la défense des créateurs et des producteurs est tout à faire louable, mais par une incompatibilité avec le réel. Si tu copies, je te coupe le réseau! Donc, tu n’auras plus accès à tous les services publics et privés qui font de toi un homme numérique du XXI ème siècle, ce qui est souhaitable pour la communauté : banque, impôts, assurance, mutuelle et j’allais oublier, achat en ligne! J’espère que les brillants cerveaux qui ont élaboré cette loi ont pensé à faire rétablir dans le cas d’une suspension, le bon vieux courrier ”papier” indispensable pour que le délinquant puisse continuer à payer ses impôts.

NB : amateur de musique, j’achète légalement mes disques. Sur plusieurs dizaines de milliers de disques 78, 33, 45 tours, et CD, je dois avoir enfreint la loi sur la propriété artistique avec moins de dix copies “pirates”; ce n’est absolument pas le sujet.

Comment peut-on imaginer couper l'accès à la communication? Comment contredire le plan national du déploiement de l'économie numérique? Photo Daniel Hennemand

conseil & formation

L’image des marques, simplification ou lassitude ?

13 mars 2009

Vu, hier soir au Salon du Livre, le grand stand de Radio France, avec l’affichage de ses belles marques-stations.

Juste avant, une connexion sur le site d’Adobe avec les produits que touts le monde connaît.

Ces logos datent de 2008 pour Adobe, je crois et 2007 pour RF.

‘trouvez pas qu’on piétine légèrement ?

28 février 2009

Hier … Bon, j’avais la grippe. J’ouvre mes volets un peu tard, mais que ne vois-je pas devant mes yeux à peine ouverts? Chic, les nouveaux annuaires des Pages Jaunes accrochés à ma grille. Ce beau condensé de publicité, que du papier emballé dans du plastique. C’est lourd, c’est gratuit et c’est très utile à ceux qui espèrent un retour sur investissement à leur achat d’espace publicitaire. Comme à l’habitude, on vous les jette de force à travers votre boîte aux lettres… que j’ai pourtant démonté :-) Cela fait dix ans que j’espérais voir disparaître ce vieux produit. Dire que c’est utile aux personnes âgées s’avère incertain pour peu que l’on essaye de lire les caractères minuscules de ces deux opus.

Aujourd’hui … j’ai toujours la grippe, et j’allume ma TSF sur ma station d’état préférée, France Culture, j’entends le persiflant Frédéric Martelet animer son émission “Masse critique”; le sujet est nouveau “Les sites Internet des grands journaux” … Complémentarité, dangers, quels modèles économiques? …

C’est de l’inculture, de l’inconscience ou de l’occupation abusive d’espace radio?

C’est la grippe ou c’est l’âge ? J’ai un léger sentiment de tourner en rond; genre hamster affolé tournant comme un débile  dans sa roue, en cage!

Le gaspillage de papier, l'envoi non sollicité de publicité, rien ne change !

Votre opinion sur le devenir de la communication par l’image en entreprise

24 février 2009

Bonjour,

Nous menons actuellement une enquête, auprès des responsables MarCom, sur le management des ressources visuelles en entreprise et les changements qui s’annoncent radicaux dans ce domaine.

Nous parlons de la gestion des objets audiovisuels de tout type venant enrichir les différents médias en réseau : Intranet, Internet, blog, mailing, viral… La montée en puissance des médias web modifie-t-elle le comportement de l’entreprise face à ses services traditionnels de gestion des éléments de sa communication : vidéogrammes, photographies, illustrations graphiques … En termes d’organisation, continuera-t-elle à financer des entités indépendantes ou bien allons-nous vers une fusion des archivages et de la gestion des médias : photothèque, vidéothèque et service documentaire. Allons nous vers une cohérence des moyens? En termes de densité, comment seront perçus demain les fonds dormants, face à la communication au quotidien? Le patrimoine sans revalorisation a-t-il un avenir? Avec combien d’images et de films, l’entreprise communique-t-elle chaque année et quelle est la part des productions originales? Quelle économie de l’image pouvons-nous prévoir dans ce contexte de crise?

Si vous avez un retour d’expérience sur ces sujets et une vision de l’avenir, merci de réagir à cette annonce. Les éléments de réponse seront bien sûr publiés. Longue vie à la belle image!

Daniel Hennemand

Nouveau média, pérennité et marketing!

19 janvier 2009

En 1979, je crois deux ans avant la commercialisation du CD audio. Je faisais un stage au département “Enregistrement des Signaux” du centre de recherche de Kodak-Pathé, à Vincennes.Lors d’une pause, nous échangions entre techniciens et ingénieurs de l’avancé technique représentée par le CD audio. Kodak faisait des recherches à l’époque sur l’enregistrement vidéo linéaire sur support magnétique et entretenait des relations avec le siège de Philips à Eindhoven.De retour du siège de la firme Hollandaise, un ingénieur brillant et mélomane nous avait rapporté une anecdote qui, trente ans après, donne du sel à compréhension des technologies.Le président de Philips venait de se voir présenter une toute nouvelle application destinée à l’enregistrement du son : une puce pouvant enregistrer une heure de musique sans aucun pièce en mouvement, ceci en pleine période d’élaboration du CD audio “tournant”!La chute de l’histoire rapportait une sentence sans appel : “Cachez moi ce machin pendant dix ans, ensuite, on verra!”.

Une entreprise n’a pas de passé, elle n’a qu’un avenir !

7 janvier 2009

C’est ce que me disait fraternellement le plus sérieusement du monde, Christian G., DirCom de la filiale française d’une grande compagnie américaine. Je lui ai demandé ce qu’il voulait dire par là, et aussitôt, mon client m’expliqua qu’à son arrivée à la tête de ce département, il avait fait détruire avec plaisir et conviction les archives que son prédécesseur avait consciencieusement sauvegardé : éléments de communication interne et externe.

Je venais de rédiger, à sa demande, un cahier des charges pour la réorganisation du service photothèque. Ensuite, nous avons fait recruter une documentaliste et développé un produit de gestion. Enfin, nous avons traité plus de 55 000 Ektas pour n’en retenir que 5 000 à l’ouverture du nouveau service.

Cette anecdote remonte à quinze ans. Je me demande si les archives ont plus de crédibilité dans cette entreprise aujourd’hui.  Est-ce dans l’air du temps ? Je ne le crois pas, hélas. Je pense souvent au taux de rejet de notre sélection, serais-je aussi intransigeant aujourd’hui ? Je pense que oui; qu’en déduire ? Comment convaincre de l’utilité de la mémoire visuelle dans notre ère de tourmente ? Comment gérer à la fois la sélection “valide et pertinente” mise en réseau et les archives que nous tentons de protéger ? L’entreprise a-t-elle les moyens de gérer d’une manière autonome cette pérennité ?

"Les refusés", Salon des indépendants, Grand-Palais, Paris, 1975 - Photo Daniel Hennemand

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WIZZGO interdit !

28 novembre 2008

Nous avons découvert il y a quelques mois un service gratuit en ligne pour faire ce que nous faisons habituellement manuellement à domicile, des copies de nos émissions télévisées préférées.
En 2008, nous avons toujours le bon vieux magnétoscope pour garder trace ou visionner ce que notre emploi du temps ne nous permet pas de voir en temps réel. Nous pouvons aussi enregistrer numériquement les émissions, via les FAI, fournisseurs d’accès à l’internet.
WIZZGO fait plus, il met à la disposition des utilisateurs du web, via une interface propriétaire gratuite, les programmes des chaînes de la TNT française, mais il le fait d’une manière fédérative : toutes les chaînes sont accessibles d’une manière simple. Vous pouvez sélectionner une ou plusieurs émissions, à concurrence de quinze heures par mois, programmer leur enregistrement et exploiter le lendemain les fichiers sur votre ordinateur.
L’analogie est vite faite, c’est un magnétoscope numérique! À ceci prêt que l’interface est proposée par un intermédiaire soupçonné de prévoir la commercialisation d’espaces publicitaires. Juridiquement, l’éclairage est différent; de la copie privée, on passe à un canal de diffusion maîtrisé et exploité commercialement. C’est là où la justice à frappé ! WIZZGO est mort!
Ce que nous voyions comme un service sympa, intelligent et pratique, est condamné, parce que les sociétés audiovisuelles ne peuvent tolérer que leur future manne leur soit enlevée alors qu’elles n’ont pas encore déployé ce type de service, du moins pas totalement. Le tout est de savoir si manne il y aura pour ce bouquet de chaînes numériques.
Diffuser un fichier, c’est malgré tout offrir un fichier. On le copiera forcément. Un boîtier décodeur d’un FAI, une prise USB et hop, la copie “privée” existe! Qui peut l’empêcher ?
L’hypocrisie a-t-elle présidé à ce jugement ? Ou bien est-ce la peur, encore une fois, d’une génération en retard ? Ce retard est normal, il faut toujours laisser passer une génération pour faire accepter une évolution forte; bon là, vingt ans, ce serait long!

Wizzgo

Image, alcool, flou et lisibilité

28 novembre 2008

Un reportage, hier soir sur France 2. Louable par ses attentions et réalisé avec professionnalisme, avec toutefois une constante : 80% des images étaient floutées.
Normal nous dira-t-on, avec le sujet traité, l’alcool chez les mineurs.
Résultat, le flou qui envahit de plus en plus nos écrans, par principe de précaution juridique, du respect de l’image, du droit à l’image, du droit d’être vu, filmé, mais du droit de ne pas être montré. On nous présente un ectoplasme et il faut deviner! Ambiance découverte, intrusion, avec une caméra cachée, l’effet est garanti!
En regardant les copies d’écran, je me dis que l’on est baigné dans une sorte de flou, nous aussi, spectateurs; les vapeurs d’alcool de ce sujet deviennent métaphores, la télévision, l’image est de moins en moins lisible et signifiante. L’image devient une fois encore prétexte et se vide de son sens. Qui a dit, vive la radio ?

Mise en ligne d’un fonds photographique

24 novembre 2008

Une véritable référence du style photographique de la presse américaine du XXème siècle, enrichie d’une collection ancienne. Les archives du défunt LIFE Magazine sont diffusées par Google Images, à l’initiative de son actuel propriétaire, Time. LIFE photo archive


50 000 images à mettre au feu !

14 novembre 2008

Épisode 1

Madame “S” dirigeait le département multimédia de l’entreprise “T”, à l’origine, fleuron de l’industrie militaire française. Treize salariés œuvraient à la communication photo, vidéo et … multimédia d’une entreprise de 50 000 salariés. Ce terme “multimédia” avait sûrement remplacé celui d’”audiovisuel”, qui lui-même avait en son temps détrôné celui de “photothèque”. J’ai rendu visite à cette dame il y a deux ans; elle semblait bien démoralisée, visiblement même dépressive, car le service était promis au démantèlement. Madame “S” venait d’être priée d’élaborer un plan social pour son équipe. À cet instant de l’histoire, l’envi de plaisanter disparaît. Le service était le dernier résident d’un siège récent ultramoderne. Curieusement, l’entreprise venait de décider de réintégrer son ancien immeuble. C’est donc un hall immense, pavé de marbre et orné de palmiers majestueux, mais couvert de poussières, que nous traversâmes pour rejoindre ses bureaux. Je passerai les détails, après quinze années d’activité, son incompréhension et la longue énumération des difficultés à vivre cette transition qui s’achèvera finalement par un essaimage. Voyons plus loin. Arguant des mérites de son service auprès de son supérieur hiérarchique, pour défendre son budget, Madame “S” avait réclamé des subsides pour optimiser la gestion de la photothèque. Vous comprenez, disait-elle à son interlocuteur, nous avons un fonds riche de 50 000 images. La réponse fut cinglante. Madame “S” s’est entendu dire que cela importait peu et que les 50 000 iraient bientôt “au feu”.

Une triste histoire que cet épisode pour rappeler combien les archives et la mémoire des entreprises sont fragiles. Mais sommes nous toujours convaincants dans la défense de nos compétences et des budgets nécessaires au développement de nos services photos ? Pensons-nous, au-delà de toute culture de photographe, de documentaliste et de passionné d’images à apporter la garantie nécessaire de “rentabilité” de la préservation et de la valorisation des fonds iconographiques ? Ces fonds sans cesse croissants, à n’y prendre garde ne deviennent-ils pas des hydres non maîtrisables, aux missions incertaines, pour des entreprises subissant dans leurs métiers des restructurations profondes?…

Épisode 2

Madame “S” m’avait communiqué les coordonnées téléphoniques de son supérieur, je le contactais donc un  mois plus tard. Sans mettre en avant des mots “suicidaires” du type “mémoire de l’entreprise”, j’arrivais à échanger sur l’avenir de la photothèque et commençais à comprendre la vision d’un des directeurs adjoints de la communication d’une entreprise de plus de 50 000 salariés (tiens, une image par salarié!).

La chute est là, j’ai entendu mon interlocuteur me préciser qu’il travaillait au quotidien sur son PC avec 300 images, réparties dans des sous-dossiers et que finalement, il se demandait si cela n’était pas suffisant! Depuis, je m’interroge sur la pertinence de proposer l’entretien de fonds photographiques sans garantie de pérennité, fragilisé au gré des changements de responsables, des fusions et autres restructurations plus ou moins profondes. Contre ce genre de tempête, et tout en œuvrant pour la défense d’une certaine idée du patrimoine, ne devons nous pas au quotidien faire la promotion d’une gestion pragmatique de fonds à la volumétrie restreinte, de la portabilité des documents numériques, en adoptant des règles strictes de bonne gestion des métadonnées ?

Conseil en organisation des médias en entreprise