Archive pour la catégorie ‘2-LECTURE DE L'IMAGE’

Visualiser le monde

Samedi 27 novembre 2010
Le texte est l’évidence, la photographie se fait attendre

Fin tragique de la fête de l'eau à Phnom Penh, Cambodge, 2010

Un événement nous a surpris et troublé cette semaine, la mort de 350 personnes parmi une foule réunie à Phnom Penh pour la clôture de la fête de l’eau. Un concert s’achève sur une île, la foule doit emprunter un pont suspendu pour regagner la ville. Plusieurs hypothèses s’affrontent alors pour comprendre la suite des événements, une peur panique se serait répandue parmi les participants à la suite d’une rumeur sur l’instabilité du pont ; la foule s’est précipitée. Pour accélérer le mouvement, le service d’ordre a activé des pompes à incendie; l’eau aurait provoqué des courts-circuits sur les guirlandes électriques installées sur ce pont. Des électrocutions et des noyades dans le fleuve auraient suivi. Une fête s’achève par la disparition de 350 personnes.

Photographie et papier peint!

Samedi 14 août 2010

A moins d’être très attentif à séparer sa vie personnelle de ses activités professionnelles, nous avons tous vécu cela ; vous faites en vacances vos dix kilomètres de promenade quotidienne sur un sable dur et mouillé juste découvert par la mer et soudain votre téléphone se met à vibrer. Perdu dans le sac à dos entre les lunettes de soleil et l’appareil photo, il vous faut le retrouver à temps! Aider un client? Renseigner un prospect? Non, une voix agréable provenant du +44 mais s’exprimant avec un français parfait, vous demande de bien vouloir confirmer vos coordonnées professionnelles; là vous comprenez qu’il s’agit d’une prospection commerciale enrobée d’un peu d’astuce. Donc, déçu et les pieds sur le sable mouillé, je décline nom de société, adresse, etc. A mon tour, je questionne ; il s’agit d’une agence photo que je connaissais pas : pourtant avec un nom pareil « Photolibrary » ; certains savent être génériques! Avant de conclure, je demande quelques informations.

Ecran Photolibrary, résultat de recherche avec le mot clef "fenêtre"

L’appelante m’explique les origines australiennes de l’entreprise créée en 1967 ; une spécialité initialement d’images animalières, puis d’alimentation, la personne s’est reprise, … de gastronomie. Effectivement, dans le « Qui sommes-nous », nous découvrirons plusieurs agences regroupées aux thèmes génériques, « food, garden, contemporary…, a viable alternative to micro-stock services ». Voilà, c’est tout pour le contact.

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Chercher des images, comprendre les images

Mercredi 21 juillet 2010

Bientôt sur ce blog, nous nous interrogerons sur les moyens appropriés pour gérer un fonds photographique. Nous passerons en revue les différentes solutions mises à notre disposition par les éditeurs pour analyser, indexer et diffuser les documents visuels. Aujourd’hui, interrogeons-nous sur la qualité de l’offre faite en tant que photographe et sur les moyens qui peuvent nous aider à différencier notre travail de celui d’un autre, face à un acheteur potentiel. Faut-il vendre de l’objectivité ou enrichir la représentation de notre connaissance; accompagner le réel d’un vécu? La scénarisation est elle une solution?

Légendage et scénarisation : pose lors d'une séance de travail. Daniel, un étudiant Français à l'université de Princeton, s'était proposé comme modèle lors d'un stage sur la photographie de nu animé par Enestine Ruben sur le toit d'un immeuble de New-York. En face, Manhattan; en regardant le "roof" d'à côté, on pouvait observer la troupe de Merce Cunningham en pleine répétition. Photo Daniel Hennemand

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Hervé Bernard nous propose un ouvrage pour comprendre l’image et le fonctionnement de notre regard. Une bible pour aimer l’image

Jeudi 8 juillet 2010

Hervé Bernard est créateur photographe, journaliste technique et enseignant. Hervé est un de nos experts en image, provocateur, bouillonnant d’idées et perpétuellement en quête d’échanges. Il s’interroge depuis longtemps sur les processus de création visuelle et propose ici une lecture de photographe tant sur l’œuvre d’art traditionnelle que sur l’image photographique fixe et animée. Il s’interroge sur la réception et la transformation de cette image, sur le plan technique, aux différentes étapes de sa reproduction/publication et sur le plan intellectuel, au niveau de la lecture et de la compréhension du récepteur.

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Lecture de l’image : quatre personnages anonymes

Samedi 27 février 2010

Orvieto, quatre personnages anonymes

Ce tirage sur cartoline aux dimensions modestes m’intrigue depuis que je l’ai déniché. Tout d’abord, sa carte ivoire est belle, et les marques de crayon apposées aux coins de l’image nous rapprochent de l’auteur du tirage. L’image ne représente pas un grand paysage, ni un portrait marquant, ni même une œuvre majeure de l’histoire de l’art. Non, simplement quatre personnages assis, immobiles. L’image est-elle banale? Un premier regard peut le laisser croire, mais une meilleure lecture nous révèle un certain nombre de critères de forme et de caractère suffisants pour nous attacher au document.

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Lecture de l’image : la musique, un bruit assourdissant!

Samedi 26 septembre 2009

undefinedAgrandir Nous voyons ici une scène du monde industriel, précisemment, de l’industrie du disque phonographique. L’épreuve, un tirage de presse aux dimensions moyennes, est signée Wide World Photos, The New-York Times, S.A., …Paris. La légende nous informe sur une étape de la fabrication des matrices, nécesaires au pressage des disques. La firme en question appartient à Electrola, située à Berlin. L’appellation Electrola est nouvelle, elle signale l’appropriation germanique de la marque anglaise Gramophone, plus tard connue en France sous le label « La Voix de son Maître ». Pour arriver à produire des disques, support d’un enregistrement qui fera le bonheur de mélomanes confortablement installés dans leur salon, il faut organiser une chaîne de production qui n’a rien de poétique. Des chimistes, des mécaniciens et des métallurgistes remplacent ici les interprètes. Notre image nous montre la phase de traitement de disques métalliques qui permettront le pressage en creux du sillon du phonogramme, capable de restituer l’enregistrement sonore initial. Ces pièces métalliques ont été traitées en amont par l’électrolyse afin de les recouvrir d’une fine couche de métal dur. Les pièces issues de cette étape doivent être dépourvues de tout défaut, car de leur empreinte dans la cire chaude et malléable devra naître un disque parfait. L’enregistrement sonore devra être restitué sans qu’aucun artefact ne vienne troubler son audition. Particulièrement, le bord du disque et la plage d’attaque de la gravure doivent être lisses; celle, en fin de lecture, proche de l’étiquette centrale, doit aussi est exempte de défauts qui engendreraient des chocs acoustiques perturbateurs pour les oreilles de l’auditeur. Lire le reste de cet article »

Lecture de l’image : le Poste Parisien, un concert radiophonique, 1934

Samedi 5 septembre 2009

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Cette photographie de Christian Duvivier nous montre le grand auditorium du Poste Parisien, situé au 116b avenue des Champs Elysées. Cette image semble sonore, avec ses interprètes. Le pianiste à gauche, puis le guitariste et les cuivres plus à droite; avec un chanteur planté au centre et une charmante violoniste un peu raide. J’entends le répertoire de Fred Adison, d’Alix Combelle, de Ray Ventura, ou d’Alain Roman (ici présent). Cette image est lumière, une guirlande avec le nom de la station est accrochée au plafond et le fond de scène irradie de son décor en vitrail symbolisant le rayonnement radio électrique de la station à travers le monde. Le Poste Parisien était avant la guerre une des plus grandes radios privées d’Europe, avant sa disparition provoquée par le monopole d’état à la Libération. Cette radio privée vivait de la publicité; Robert Desnos en a été un des chantres! Cette image est architecture de par son cadre et ses lignes perpendiculaires; rideaux et parois absorbantes, plafonds en piège à sons, et ce vitrail monumental à la typographie concentrique Art Déco. L’image enfin est humaine et populaire, ce concert radiophonique dansant a attiré une cohorte de participants dans ce minuscule palais sans fenêtre. Est-ce un samedi soir ou un dimanche, en matinée? Beaucoup d’hommes et de femmes sont coiffés de chapeaux, un enfant, au centre, est porté sur les épaules d’un adulte; le pompier de service est là aussi, sur la droite. L’assistance, prévenue de l’acte imminent du photographe, fixe l’appareil. La fête radiophonique s’immobilise-t-elle? L’image est-elle réellement sonore, ou bien les poses sont feintes, les mains du pianiste sur le clavier sont-elles fixes ou courent-elles sur l’ivoire ? Des deux ampoules sur le couvercle, laquelle est allumée, la rouge ou la verte ? L’attitude du violon fait croire à une pose, donc muette, mais ce n’est pas certain, elle peut certainement poser tout en jouant! Cet instant photographique a peut-être été calé juste avant l’attaque de l’orchestre, parti pour jouer un de ces succès de l’année, un de ceux que chante Albert Préjean ? “La crise est finie” : “… Nous vivons dans l’âge d’or, Crions le bien fort…” ou bien “Amusez-vous” : “…Foutez vous d’tout, la vie entre nous est si brève, Faites les cent coups, dépensez tout…”. 1934, c’est aussi l’année de la “nuit des longs couteaux”, Hitler fait assassiner à Munich les membres de l’aile gauche de son parti. Un grand frisson a certainement parcouru l’Europe, est-il parvenu jusqu’à cet auditorium du Poste Parisien sur les Champs Elysées ?

Et puis les lumières se sont éteintes, le rideau tiré cache maintenant le fond de scène, quelques chaises attendent les interprètes d’une prochaine émission, au fond, la console, un micro sur pied et deux suspendus, à gauche, l’estrade du chef d’orchestre, de part et d’autre deux pianos fermés et éteints. Certainement une odeur de studio et un silence troublé par la ventilation, activée entre deux sessions d’enregistrement. Un lieu, deux photographies, deux représentations inconciliables d’un même espace.-

Merci à Jean-Marc Printz de 100-ans-de-radio.com pour la communication du document représentant l’auditorium vide.

v1.2

L’image des marques, simplification ou lassitude ?

Vendredi 13 mars 2009

Vu, hier soir au Salon du Livre, le grand stand de Radio France, avec l’affichage de ses belles marques-stations.

Juste avant, une connexion sur le site d’Adobe avec les produits que touts le monde connaît.

Ces logos datent de 2008 pour Adobe, je crois et 2007 pour RF.

Image, alcool, flou et lisibilité

Vendredi 28 novembre 2008

Un reportage, hier soir sur France 2. Louable par ses attentions et réalisé avec professionnalisme, avec toutefois une constante : 80% des images étaient floutées.
Normal nous dira-t-on, avec le sujet traité, l’alcool chez les mineurs.
Résultat, le flou qui envahit de plus en plus nos écrans, par principe de précaution juridique, du respect de l’image, du droit à l’image, du droit d’être vu, filmé, mais du droit de ne pas être montré. On nous présente un ectoplasme et il faut deviner! Ambiance découverte, intrusion, avec une caméra cachée, l’effet est garanti!
En regardant les copies d’écran, je me dis que l’on est baigné dans une sorte de flou, nous aussi, spectateurs; les vapeurs d’alcool de ce sujet deviennent métaphores, la télévision, l’image est de moins en moins lisible et signifiante. L’image devient une fois encore prétexte et se vide de son sens. Qui a dit, vive la radio ?