L’Ipad, convergence et facilitation des comportements
La commercialisation de l’iPad, amène à développer la notion de point de crise. Le concept de services convergents semble avoir intégré plus que jamais l’influence du rapport effort/satisfaction sur le comportement de l’utilisateur.
Le point de crise matérialiserait la limite supérieure tolérable pour acquérir la chose désirée; l’obtention induisant le plaisir et la satisfaction; au delà, il y aurait abandon.
Par exemple, évaluer le rapport plaisir d’aller au cinéma voir le dernier Harry Potter et faire l’effort de s’habiller pour sortir aboutit à une décision d’action ou de non action, ou encore le plaisir d’entreprendre un voyage en moto avec la contrainte du froid et de la fatigue qui se fera sentir à l’arrivée. Enfin, on parle de l’effort nécessaire pour utiliser un ordinateur et rédiger un courrier -surtout si vous utilisez Word-, pour lire une séquence musicale ou visionner un film. Là, nous sommes en pleine actualité, quel est le chemin le plus naturel pour capter un film; acheter un disque, l’emprunter, chercher et acheter un titre en ligne puis télécharger le fichier ou télécharger le fichier directement à partir d’une plate-forme mille fois plus simple d’emploi qu’un site marchand ?
On peut formaliser un rapport effort/satisfaction variant selon l’évolution des techniques, le potentiel du demandeur et sa capacité à évoluer. On désire, on cherche et l’on atteint son but plus ou moins facilement.
Depuis trente ans, les constructeurs et éditeurs ont demandé à l’usager de se former à la maîtrise des outils, seulement comme il reste en France encore 50% de foyers non informatisés, obligation est faite de se mettre définitivement au niveau du besoin de simplicité de cet utilisateur.
Nous quittons l’ère de l’effort techniciste, pour aborder pleinement celle de la consommation facile. Cette transition permettra la réduction jusqu’à l’infime de la zone délicate à franchir pour satisfaire sa quête. La recherche pour aboutir à cet état n’est pas nouvelle, mais à la convergence des services, vient s’ajouter celle de la performance des outils pour rendre enfin possible une véritable attitude consumériste : l’usager cherche ce qu’il désire et achète ce qu’il voit. Une grande partie de la population simplement consommatrice sera satisfaite au détriment d’une minorité qui restera nostalgique des anciens outils d’accès ou de gestion de l’information. L’effort requit est moindre, en abaissant le niveau du point de crise, on permettra moins de “décrochages” lors des requêtes et plus d’actes d’achats. La convergence des services en ligne et l’affinement des interfaces y participent et pour promouvoir l’ensemble.
Certains éditeurs proposent gratuitement des services complémentaires traditionnellement onéreux : suites bureautiques, sites communautaires, annuaires, pour promouvoir une offre finalement payante de catalogues musicaux, audiovisuels et de jeux.
Pour que le plus grand nombre augmente sa capacité de consommation, Apple a aboutit le premier à ce concept de convergence simple d’accès, en l’accompagnant d’une offre commerciale de contenus audiovisuels et multimédias. L’entreprise à la pomme sera bien entendu suivie par tous les éditeurs et dans peu de temps, nos comportements face à l’écran seront cette fois-ci naturels et très proches de celui du lecteur traditionnel devant un livre, nous vivrons avec lui, mais avec une différence notoire, nous dépendrons de lui.
v1.2.1
Mots-clefs : convergence, dématérialisation, ergonomie