Images numériques et héritage

29 septembre 2008

Face à la dématérialisation de l’objet photographique, nous réfléchissons sur les moyens à mettre en œuvre pour garantir la pérennité de ces informations (réplications, surveillance des supports, gestion des métadonnées, etc…). Les sphères professionnelles traitent de ces problématiques, mais les comportements et processus grand publics sont rarement étudiés.

L’hébergement des fichiers photographiques et leur partage virtuel sont deux services qui se généralisent (Picasa, Flickr…) car ils sont performants et gratuits.

Comment prévoir dorénavant la transmission des collections sur plusieurs générations ? Je numérise actuellement les albums de ma famille. Certaines images ont 80 ans d’âge et le premier album date de 1946. Que deviendront les productions « purement » numériques, stockées sur disques, pour la plupart non imprimées ?

Transmission, héritage, disparition soudaine, perte des mots de passe, méconnaissance même de l’existence de ces publications, avenir d’une pile de disques de 12 cm archivée dans une boîte à CD.

Allons-nous vers une saturation d’images photographiques ? Sûrement, mais le village globale sera-t-il peuplé d’images anonymes ?

Comment garantir un patrimoine numérique alors ? Au-delà des aspects techniques, je veux évoquer la transmission de sommes tangibles où non seulement les images seront lisibles, mais le contexte aussi : ordres, mises en pages, légendes, etc… L’objet était présent jusqu’alors sur l’étagère de notre bibliothèque. L’album numérique existe-t-il réellement ?

Devons-nous nous forcer à imprimer notre production, confions-nous aveuglément nos archives aux géants de l’Internet ou devons-nous trouver un autre médium à confier à nos héritiers ?

Gérer ses images sur Flickr ou Picasa… Préserver aussi ?

24 septembre 2008

Chaque jour, on entend parler un peu plus de ces services, propriétés de Yahoo et de Google ! Services simples, services gratuits, services performants :-) .

Je suis fasciné par le discours enflammé des utilisateurs … et des auteurs. A les lire, il suffit de déverser nos beaux fichiers sur ces plates-formes pour résoudre nos problèmes d’archivage et de diffusion; aucune préconisation sur la sélection préalable, la sauvegarde « chez soi »… Que se passera-t-il en cas de disparition, rachat ou fusion de l’un de ces portails séduisants ? Même si nos productions « intégrales » sont copiées avant dépôt, que restera-t-il des sélections réalisées pour leurs publication ? Que restera-t-il aussi des indexations par tags quelques peut propriétaires ?

Promotion des services gratuits -> renforcement de la culture Web -> dépendance des internautes envers ces services gratuits -> addiction pour des services payants ?

Pérennité des formats numériques : RAW, TIFF, DNG …

23 septembre 2008

1) C’est vrai qu’un nouveau standard peut-être meilleur qu’un autre, plus ancien.

2) Un éditeur ne peut pas garantir la pérennité de son développement, même Adobe ! Seule une popularité rapidement acquise mène au standard.

Le RAW est un concept plein d’espoir pour les créateurs, mais encore propriétaire pour chaque constructeur.

L’offre DNG Adobe est attrayante et j’espère que cela deviendra un standard, mais ce n’est pas le cas.

Dans mon job, je m’interroge sur la conservation des fichiers Images et ce n’est pas gagnée !

Pour avoir travaillé chez Kodak quelques années, je me méfie des innovations « futurs standards ».

Nous voyons les techniques évoluer et devons observer sans relâche le degré de conservation / récupération / compatibilité.

Par analogie, les supports que nous utilisons depuis trente ans nous donnent parfois quelques inquiétudes :

argentiques, puis numériques / disquettes / disques durs / Syquest 44 / 88 / Zip, Jaz / CD-Rom / Photo CD Kodak ! …/ DVD / Compact Flash, MemoryStick, etc…

Mais il s’agit là de problèmes de supports plus que d’algorithmes,

Pertes constatées dans mon propre fonds :

argentique Ekta : 5 % (dérive couleurs / récupérable)

Kodachrome : 0% normal :-) )

supports SYQUEST 20 % (100 u.)

disques durs : 3 / 8

CD-Rom 0% [Bertrand Lavédrine ne le croirait pas !]

mais pas mal de perte tout de même :-(

d’où mon interrogation…

Et que vivent le RAW et la pérennité de nos archives !

Après l’image gratuite, la photothèque / vidéothèque gratuite !

17 septembre 2008

À force d’observer l’évolution des offres de gestion en ligne à vocation grand public de type Google ou Yahoo, je suis convaincu de l’avenir de ces solutions. Seulement voilà, elles sont proposées gratuitement ! Et demain ?

L’organisation des medias, c’est mon métier et jusqu’à présent je cherche contrepartie financière de mes prestations de service. Étant moi-même dans une structure proposant des services externalisés de types Saas / ASP, je suis étonné par autant de performances.

Forcément, plusieurs questions viennent à l’esprit. Ces services vont-ils se développer en maintenant la gratuité ? Pourquoi se limiteraient-ils à la communauté du grand public ? À quand une offre Corporate Picasa ou Flickr , comme est apparue il y a un an en France, l’offre « corporate » de la plus grande agence photographique en ligne ?

Déjà, nous connaissons les tests réalisés par des grands fonds institutionnels.

Pour les sceptiques, une anecdote. En prospection il y a un mois dans les nouveaux bureaux d’un « acteur majeur de la grande distribution », nous débattions des orientations d’un projet d’hébergement des Images des différents services. Une consultante extérieure à l’entreprise, (l’horreur, c’est de découvrir qu’un concurrent est déjà en place !) pour signaler l’urgence de la mise en place d’une solution, a déclaré que le service de la communication interne gérait leurs images sur Picasa! Il y avait, je crois, un peu de dédain dans son expression à ce moment.

Faut-il être étonné ? En examinant les questions posées sur les forums de ces sites gratuits, on remarque que certains rédacteurs sont des professionnels… annonceurs.

Alors, que faire ? Faut-il conclure à la mort prochaine des solutions dédiées ? Faut-il mettre en exergue l’expertise image avant la solution informatique ?

Comment réagir si ce n’est en premier lieu en débattant, en réfléchissant et peut-être, en communiquant mieux sur les métiers de chacun ?

Pour en débattre, il faudrait réunir acteurs créateurs, développeurs, producteurs et donneurs d’ordre. Nous sommes en France, et le cloisonnement semble toujours être de rigueur, chacun s’enferme dans ses missions avec la crainte de voir sa stratégie dévoilée, c’est compréhensible mais bien dommage.

Si vous avez le désir comme moi d’échanger sur ces sujets, merci de réagir. Par ordre d’apparition en scène… Bienvenue aux photographes, retoucheurs-développeurs, documentalistes, iconographes, acheteurs d’art, responsables de communication interne ou externe, attachées de presse, etc…

NB : ceci n’est pas, je l’espère, une vision simpliste. En général, nous exprimons dans un projet la nécessité de bien gérer la sécurité d’accès et la pérennité de l’indexation, et pour le moment, les métadonnées ne sont pas gérées par les deux solutions citées (Flickr les reconnaît et les intègre, mais ne les met pas à jour à l’exportation), mais la sécurité est déjà là, avec la gestion des groupes.

Mots-clefs : gestion image externalisation entreprise gratuité sécurité pérennité

Nouveau boîtier, nouvelles images, nouveau standard de fichier

22 juin 2008

Je viens d’acheter un compact hier, à la FNAC; un Canon G9. Etonnant de ressemblance avec un 24×36 des années 70 ! Compact, râblé, robuste… Inspire confiance, reste à voir la production qui en sortira ! Pourquoi un G9, parce qu’il fait partie de la famille restreinte des compacts générant des fichiers RAW. Je stocke des 24×36, 4×5″, TIF, JPG … et exploite ces données. Qu’en sera-t-il des RAW dans cinq / dix ans ? Standardisation à venir ? Ou, au contraire, oublie de la plupart et impossibilité de les exploiter avec les futurs logiciels et systèmes d’exploitation ? Conversion obligée au moins en TIF ? Sauvegarde supplémentaire, définition de processus, copies … Pas simple de rester visible :-(

Les métadonnées de l’Image

20 juin 2008

Il y a encore beaucoup d’effort à faire pour que ce mode d’identification soit généralisé sur toute la chaîne de communication de l’image; du photographe à l’imprimeur en passant par l’agence et le webmaster.

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Les boîtiers Lomo et la Lomographie !

13 mars 2008

« Lomographie » est un mouvement photographique constitué par les adeptes de la production d’images revêtues d’un style personnel remarquable face à l’uniformisation des productions actuelles « propres et belles  » permises par les nouveaux boîtiers numériques.

De la même manière qu’une manie peut devenir un style, les caractéristiques plus que moyennes des appareils produits par la compagnie Lomographische donnent lieu à la production d’images « vignettées » et contrastées, marquées en conséquence d’un style peut être original, en tous cas, susceptible de faire sortir leurs auteurs du trou noir de la production des milliards d’images lisses que nous aveuglent un peu plus chaque jour.

Gestion de la mémoire visuelle ou communication active ?

21 février 2008

Une nouvelle sollicitation pour mettre en place une « gestion de photothèque » me confirme dans l’idée qu’il y a toujours confusion entre la gestion du patrimoine d’une entreprise ou d’une institution et la mise en place d’un système d’information visuelle en utilisant les nouvelles techniques disponibles aujourd’hui, réseaux intra ou extranet.
La préservation de la mémoire par la valorisation du patrimoine a longtemps été un sujet de choix pour les professionnels de la gestion documentaire. La superposition des savoir-faire techniques du document et des systèmes d’information ont longtemps entretenu l’idée qu’il fallait appréhender un gisement dans son intégralité. Les prestataires facturant « à la pièce » ayant intérêt à traiter un ensemble le plus important possible et à ne pas « dégraisser le mammouth » ont abondé dans ce sens. Les responsables n’ayant pas jusqu’alors comme priorité la sélection pointue des reportages fournis par les professionnels de l’image ont laissé croître les dimensions de leur fonds.
L’évaluation des enjeux en termes d’investissement et de coûts de fonctionnement remet chaque jour des projets pourtant indispensables à la préservation et la valorisation de l’image et à la promotion au sein des entreprises d’une communication originale par l’image.
N’est-il pas temps de faire l’évaluation au regard bien sûr de l’existant et de ses potentialités, mais également des besoins au quotidien?
N’est-il pas pertinent de promouvoir la sélection des fonds documentaires avant tout investissement?
Les projets pharaoniques sont de plus en plus réservés à des structures institutionnelles, ou à des entreprises nationales. Aujourd’hui, pour la grande majorité des structures privées, l’attente d’un retour sur investissement retarde … les investissements!
Nous avions l’habitude de présenter les coûts pour moitié par l’équipement et la numérisation et l’autre par l’indexation. Nous devons aujourd’hui pondérer cette vue par la répartition par tiers des investissements :

[1] expertise et sélection du fonds,

[2] indexation,

[3] mise en place d’un système d’information.
Perpétuer une analyse uniquement documentaire, patrimoniale et non économique, renforce l’idée défendue et défendable par les acheteurs de l’urgence de révolutionner la communication par l’image des entreprises, par la confiscation de ces métiers aux professionnels : photographes, iconographes, documentalistes, au profit d’agences de presse commercialisant pour la plus grande satisfaction des premiers, une image simple à gérer aux coûts d’exploitation d’une visibilité sans égale.

La vérité si je mens

14 février 2008

Grâce à l’amabilité des animateurs français de l’IFRA, je viens d’assister à une conférence sur « Les outils éditoriaux innovants pour le web« . Les interventions d’un intégrateur connu sur le marché et de la société Quark m’ont étonné, nous avons eu le droit à une présentation primaire du premier avec un « vous modifiez la maquette « papier » et hop’, la maquette « on-line » réagit », quant à l’intervention du second, nous avons entendu en substance le même discours que celui délivré il y a quatre ans dans le même cadre, mais avec aujourd’hui un « oui, mais là, c’est vrai » désopilant ! Ce qui tente à montrer que par rapport à la mise en pratique d’un concept innovant comme la « gestion éditoriale en ligne« , les acteurs historiques ne sont pas forcément les plus véloces et les plus efficaces.

Optimiser le flux des images vers vos collaborateurs, la presse et vos partenaires (suite)

20 septembre 2007

Se joindrons à nous deux spécialistes du monde WEB de l’image :

  • Patrick PECCATTE de Soft Experience, expert métadonnées Images & XML et
  • Olivier CLEMENCE, de Op’Art, spécialiste du référencement WEB

Petit-déjeuner Communication Marketing des entreprises, le jeudi 27 septembre prochain

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