Une photothèque pour demain, performances et rentabilité

Des règles pour pérenniser la photographie d’entreprise

Constat
Les photothèques d’entreprises sont engorgées et les managers n’ont ni la volonté, ni les moyens de préserver ces volumes aux dimensions bien souvent pharaoniques. Loin de s’amenuiser, ce phénomène se développe, car malgré la prise de conscience de la nécessité de faire des choix en amont*, les productions mises en ligne et offertes aux utilisateurs sont encore trop importantes. Elles n’offrent pas d’expertise suffisamment pointue dans les choix éditoriaux et déstabilisent des consultants souvent impuissants à repérer « la » bonne image, en termes sémantique, esthétique, technique et juridique.
On peut parler de baisse de performance, car ce phénomène réduit la visibilité des sujets. A cela, il faut ajouter l’aspect économique de cette hypertrophie, la surproduction d’images non sélectionnées induit des surcoûts de gestion, ceci est un paramètre détecté et compris par les gestionnaires et ce n’est jamais bon pour la préservation de la mémoire des entreprises**.

Monument et statue des Droits de l'Homme, Aurillac, France, planche contact argentique. Photo Daniel Hennemand

Nous ne développerons pas ici les causes de ces non-choix, elles sont multiples et nous en avons déjà abordé certaines d’entres elles***.
Nous voulons évoquer les conséquences de ces propositions pléthoriques, elles détournent les utilisateurs des photothèques, car leur charge de travail ne leur permettent ni une réflexion approfondie sur leurs besoins en représentation photographique de leurs métiers, ni la disponibilité pour rédiger des requêtes nécessaires à l’exploration autonome des bases de données, aussi performantes et aussi simple d’utilisation qu’elles soient. Ces utilisateurs potentiels de l’image réclament des sélections rapidement utilisables. Ils recherchent des documents certifiés par rapport à un cahier des charges d’entreprise (le droit de communiquer ces images vis-à-vis de la hiérarchie) et à une expertise sémantique et esthétique qu’ils ne possèdent pas.
Progressivement, l’illustration par la photographie d’un produit, d’un service ou des ressources humaines est satisfaite par un choix restreint de documents immédiatement disponibles. On constate alors un retour aux anciennes méthodes, chacun recourant à un archivage personnel sous forme de sélections enregistrées dans ses propres dossiers.
En tant que professionnels de la gestion d’images, nous devons satisfaire les nouveaux besoins et changer d’attitude. Nous ne devons pas nous cabrer et nous poster comme les gardiens de trésors que nul ne veut plus dérober.
Il faut émettre chaque jour des nouvelles idées d’illustration, soit sur un media interne comme l’Intranet de l’entreprise, soit sous forme de newsletters; envois qui sauront atteindre leur cible plus sûrement que la proposition de se connecter à une médiathèque au contenu exhaustif.
Il nous faut réfléchir à la manière de faire ces sélections, soit au fil de l’eau, à la réception de nouveaux reportages, soit dans le cas de la réorganisation d’une photothèque.
Il nous faut enfin travailler à la préservation de ces sélections de documents numériques afin de les rendre indépendantes de tous systèmes.
Nous essayons dans les prochains articles de réfléchir sur les différents critères nécessaires à une lecture efficace des images et de rédiger une matrice pratique de sélection.
Daniel Hennemand, v1.2

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