Rendez-vous à la Maison Européenne de la Photographie, à 18 heures

25 novembre 2009

« Gérer ses photos numériques : trier, archiver, partager »

Je voudrais commencer cette conférence par une anecdote; on peut toujours commencer par une anecdote, cela permet de rapporter une expérience, riche de sens parfois et force de démonstration. Cela peut donner des indices sur l’approche affective de l’auteur et révéler un certain comportement empirique; tout cela, je le prends à mon compte.

Dans ma famille, après guerre, mes parents et leur amis réalisaient des prises de vues, donc produisaient des images; réunions fraternelles, événements parisiens, excursions dans les banlieues, partaient cueillir des cerises à Montmorency, visite de châteaux et d’églises, rares voyages pour les vacances.

Tout était fixé par l’objectif, pour le plaisir et l’instant présent, puis à la naissance des enfants, l’image prit un nouveau statut, on photographia pour la postérité. Aujourd’hui, les choses ont-elles changé ?

Dans mon enfance, sans trop comprendre, j’aimais feuilleter les albums qui me paraissaient magiques, plus par la poésie des objets que pour les images que je ne voyais presque pas. L’odeur du carton ancien, les pages rigides d’un beau gris sombre, les plats de couverture en faux cuir et le cordon tressé de la reliure façon embrase, tout ceci m’attirait. Je plongeais dans des boîtes pleines de pochettes en papier aux marques mystérieuses alors, Kodak, Gevaert, Agfa… Elles renfermaient les images qui n’avaient pas été retenues pour figurer dans les albums; pochettes doubles contenant les petits tirages et les négatifs. Chacune était identifiée par un titre : Bonny-sur-Loire 1962, Juan-les-Pins 1967…

45 ans plus tard, j’ai exprimé l’idée de numériser notre « patrimoine » photographique familial. Les albums un peu décatis restaient, ainsi qu’une grande boîte dans laquelle avaient été rassemblés en vrac les petits tirages initialement rangés dans ces pochettes de laboratoire. Les négatifs eux avaient été jetés. En numérisant chaque document, j’ai pu encore obtenir quelques informations de mes parents.

Que peut-on retirer de cette histoire? Tout d’abord, une simple constatation, les albums sont sains et saufs, ils contiennent un certain nombre d’informations inscrites sur les pages. Le vrac reste plus ou moins anonyme, car les séries dispersées révélaient une signification sur chacun de leurs éléments. Les négatifs, avec leur pouvoir d’agrandissement et de restauration de l’image, ont disparu. Quelques bébés joufflus et mariés émus, encadrés, plastronnent encore au dessus des têtes de lit, ils sont jusqu’à aujourd’hui préservés.

Les ensembles construits, comme les albums, paraissent mieux résister au temps; une sélection contenue dans une sorte de livre précieux inspire peut-être un respect suffisant à sa transmission aux générations futures.

Une seconde anecdote, un ami, ancien directeur des archives sonores de RTL, à la tête d’une des plus belles collections d’enregistrements politiques au monde, a entrepris un jour une démarche auprès de la représentation américaine à Paris. A des fins de recherche, il réussit à emprunter une centaine de disques 78 tours.

Une année plus tard, désirant restituer l’ensemble, il prit contact auprès de son correspondant qu’il lui répliqua que la totalité des archives sonores anciennes avait été mise sur le trottoir, car, expliqua-t-il, l’ambassade avait besoin de place. Cela lui avait même créé des ennuis auprès du service de la voirie, évidemment tout ceci était volumineux et lourd!

Le déplacement temporaire d’une archive l’avait sauvée de la destruction.

Inspirons-nous de cette histoire pour bien comprendre que l’archivage double et déporté est une garantie dans notre quête de sauvegarde; nos originaux peuvent être détruits pas toutes sortes de causes, inondation, incendie, etc. A l’ère numérique, l’hébergement ou le stockage distant sont des garanties dont nous ne devrions pas faire l’économie, à condition de comprendre les clauses d’engagement des prestataires et de connaître les véritables coûts.

Disque « Pathé Ciment »,

premier « picture disque » français, 1904, collection Daniel Hennemand 78tours.com

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le mercredi 25 novembre de 18h à 20h

à l’auditorium de la MEP

Entrée libre dans la limite des places disponibles

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Maison Européenne de la Photographie / Auditorium

5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

Tel : 01 44 78 75 00 Métro : Saint Paul ou Pont Marie

Conférence à la Maison Européenne de la Photographie J-1

24 novembre 2009

 

« Gérer ses photos numériques : trier, archiver, partager »

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Notes sur l’ouvrage :

3ème partie : Exploiter

Enfin, la dernière partie recense les différentes voies d’exploitation de l’image sous forme matérielle et tangible, avec le tirage photographique, ou virtuelle, vers un tiers. En utilisant le langage propre à l’ère numérique, nous communiquons ces images dématérialisées vers notre famille, nos amis ou la communauté entière du web. Cette partie a pour utilité une meilleure compréhension des avantages, mais aussi des inconvénients, voir des dangers, à utiliser ces nouveaux outils ou services. J’évoque également la mutation fulgurante des expertises, leur juxtaposition qui aboutit à la disparition d’un certain métiers. Ceci pour dire qu’il faut prendre conscience de la fragilité des solutions proposées et que seule une bonne gestion de nos images, en amont, peut leur garantir un certain avenir.

 

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le mercredi 25 novembre de 18h à 20h

à l’auditorium de la MEP

Entrée libre dans la limite des places disponibles

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Maison Européenne de la Photographie / Auditorium

5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

Tel : 01 44 78 75 00 Métro : Saint Paul ou Pont Marie

Conférence à la Maison Européenne de la Photographie J-2

23 novembre 2009

« Gérer ses photos numériques : trier, archiver, partager »

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Notes sur l’ouvrage :

2ème partie : Archiver et indexer

La seconde partie traite de deux sujets : l’archivage des photographies numériques, étape indispensable à la préservation de nos fichiers, et l’indexation, nécessaire à leur compréhension, pour soi-même et pour notre entourage, lors de la diffusion et du partage.

Indexer, c’est s’interroger sur la vision que peuvent avoir de notre travail, nos interlocuteurs des communautés en ligne. En plus, si vous publiez vos meilleurs clichés sur un site comme Flickr, sachez que celui-ci héberge environ quatre milliards d’images, alors si vous désirez sortir du lot, il vaut mieux attacher quelques mots clefs ou tags à chacune de vos images qui sauront ainsi se signaler aux passionnés en recherche de chefs d’œuvre.

Pour indexer correctement, y compris au niveau juridique, je propose d’appliquer la règle des quatre quarts.

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le mercredi 25 novembre de 18h à 20h

à l’auditorium de la MEP

Entrée libre dans la limite des places disponibles

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Maison Européenne de la Photographie / Auditorium

5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

Tel : 01 44 78 75 00 Métro : Saint Paul ou Pont Marie

Conférence à la Maison Européenne de la Photographie J-3

23 novembre 2009

« Gérer ses photos numériques : trier, archiver, partager »

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Notes sur l’ouvrage :

1ère partie : Produire et trier

Cette première partie est consacrée à l’évocation des différents types de fichiers produits et à la nécessité de trier et de sélectionner nos images au risque de les voir noyées dans la profusion de la production numérique et donc de disparaître. Je propose l’application de la règle des 80/20.

 

 

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le mercredi 25 novembre de 18h à 20h

à l’auditorium de la MEP

Entrée libre dans la limite des places disponibles

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Maison Européenne de la Photographie / Auditorium

5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

Tel : 01 44 78 75 00 Métro : Saint Paul ou Pont Marie

Conférence à la Maison Européenne de la Photographie J-6

20 novembre 2009

« Gérer ses photos numériques : trier, archiver, partager »

Notes sur l’ouvrage :

Au départ, la nécessité de décrire le cycle de vie de l’image numérique pour en optimiser la gestion a présidé à la rédaction de cet ouvrage.

Jusque là, ce cycle avait rarement été présenté dans la globalité. Il a été articulé en trois phases : la production, la gestion et l’exploitation.

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Un postulat de départ a guidé cette réflexion. Il est composé de trois propositions concernant le comportement du photographe créateur :

- Il est amateur d’images, il aime et considère l’image qu’il produit

- Il est animé d’un désir de montrer ses images, il sélectionne le meilleur de lui-même

- Il désire voir survivre son travail

En conséquence, il m’a semblé utile de décrire les processus et de donner quelques pistes pour mieux gérer ces trois phases :

- Produire : comment mieux contrôler sa production et sélectionner ses images

- Organiser : proposition d’une méthode pour identifier sa production et  en assurer la préservation, enrichi d’un regard sur le monde professionnel de la gestion d’images

- Exploiter : faire des choix pour la réalisation de tirages traditionnels; sélectionner un outil de partage en ligne et contrôler a minima ses droits

Cet ouvrage ne se veut pas un guide technique – le fréquence des offres faites actuellement l’aurait démodé en quelques semaines – mais une suite de pistes données aux lecteurs pour une bonne gestion de son travail et aussi un répertoire de ressources et de termes permettant de suivre de manière autonome sur le web les évolutions des services et des outils.

La suite du travail de réflexion sur le cycle de l’image, s’appuyant sur l’émergence de nouveaux comportements, pourra faire adopter un nouveau postulat, qu’il est trop tôt de développer :

- L’acteur du web n’est pas nécessairement le créateur de l’image qu’il recherche. On parlera certainement d’absence de désir de création propre. Celui qui communique et partage sur le Web glane l’image qu’il désire mais ne s’affirme pas en tant qu’auteur.

- On ne sélectionne plus sa production pour une meilleur visibilité, mais au contraire, le producteur d’images s’enivre de la surreprésentation de sa sphère de vie et de lui-même.

- La conscience de la pérennité devient ténue, on constatera peut-être une absence de volonté de conserver un patrimoine personnel.

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le mercredi 25 novembre de 18h à 20h

à l’auditorium de la MEP

Entrée libre dans la limite des places disponibles

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Maison Européenne de la Photographie / Auditorium

5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

Tel : 01 44 78 75 00 Métro : Saint Paul ou Pont Marie

La dématérialisation et le changement de statut des photographes

18 novembre 2009

L’image numérique a initié un mouvement de transformation en profondeur de l’économie de la photographie en permettant au plus grand nombre une visibilité planétaire de leur production. Hier, le livre et la presse offraient aux photographes professionnels la reconnaissance de milliers de lecteurs et progressivement la notoriété. Désormais, la diffusion et les échanges entre des millions d’internautes donnent à chaque photographe amateur une popularité minimum quelque soit son talent et en dépit de tout statut de créateur. Tous sont vus, beaucoup sont remarqués, certain accèdent à la popularité et font commerce de leur production par l’entremise des agences photos décidées à s’ouvrir aux nouveaux auteurs. Cette évolution bouleverse le système économique de l’image, choque les professionnels qui ne sont pas prêts à affronter cette concurrence. Celle-ci remet en question la valeur même de la photographie de commande, puisque ce phénomène atteint jusqu’aux donneurs d’ordre et modifie leur comportement dans des domaines où la réflexion et la réalisation d’une image adaptée étaient hier encore de rigueur.

Le clown sur l'armoire. Photo Daniel Hennemand

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Conférence à la Maison Européenne de la Photographie J-12

14 novembre 2009

 Gérer ses photos numériques : trier, archiver, partagerListe des intervenants

 

Jean-Luc Monterosso, directeur de la Maison Européenne de la Photographie (« Ouverture de la conférence »)

Guillaume Cuvillier, ancien rédacteur en chef du magazine Le Photographe (« La conscience de notre mémoire photographique existe-t-elle ? »)

Maxime Champion, photographe professionnel et journaliste spécialisé (« Un processus simple pour sauver nos images, pourquoi ne pas s’y contraindre ? »)

Patrick Peccatte, informaticien et documentaliste, expert en métadonnées (« L’information embarquée dans l’image numérique »)

Philippe Pons, photographe professionnel, spécialisé dans la communication Corporate (« L’apport du numérique dans le reportage en entreprise »)

Jean-François Camp, directeur des laboratoires photographiques Dupon (« Une solution pour bien gérer ses images numériques : la rematérialisation ? »)

David Attal et Hervé Pain, fondateurs du laboratoire « Fine art » Fotodart (« Le tirage numérique : une approche artisanale et traditionnelle conservée »)

Aziza Mercherresponsable marketing Europe de Carbonite, hébergeur (« Un prestataire assure la sauvegarde de nos fichiers »)

Matthieu Stefani, directeur de Citizenside, « Une agence photographique à l’écoute des témoins de l’actualité »)

Daniel Hennemand, analyse et organisation de l’image, consultant Edillia, (« Le cycle de vie de l’image, modération de la conférence »)

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le mercredi 25 novembre de 18h à 20h

à l’auditorium de la MEP

Entrée libre dans la limite des places disponibles

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Maison Européenne de la Photographie / Auditorium

5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

Tel : 01 44 78 75 00 Métro : Saint Paul ou Pont Marie

Conférence à la Maison Européenne de la Photographie

6 novembre 2009

    A l’occasion de la sortie de l’ouvrage « Gérer ses photos numériques : trier, archiver, partager« , aux Éditions EYROLLES,

Daniel Hennemand réuni certains acteurs du monde de l’image pour nous parler de leur métier, chacun dans un domaine essentiel à la vie de vos images.

    Grâce au numérique, faire des milliers de photos ne coûte presque plus rien. Mais que faire de ces fichiers qui s’accumulent sur votre carte mémoire et votre ordinateur ? Comment les trier et les classer pour mieux les retrouver ensuite ? Quelles sont les solutions pour les partager avec vos proches, les mettre en ligne, les imprimer ?
    Autant de questions auxquelles s’efforceront de répondre les intervenants.

    le mercredi 25 novembre de 18h à 20h

à l’auditorium de la MEP

    Entrée libre dans la limite des places disponibles
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Maison Européenne de la Photographie / Auditorium

    5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

Tel : 01 44 78 75 00 Métro : Saint Paul ou Pont Marie

Exposition Robert Delpire, tournage vidéo en photographie!

28 octobre 2009

Hier, au vernissage de l’exposition rétrospective sur Robert Delpire, au détour d’une des nombreuses salles, je me suis trouvé nez-à-nez avec l’équipe de Photographie.com qui interviewait le maître, rien d’anormal. Pourtant, le matériel m’a intrigué. Ce n’était pas une caméra vidéo qui était installée sur la StaedyCam, mais un « simple » boîtier photo. Canon.

    Il y a six mois, les photographes reporters professionnels collaient des micro-caméras sur leur boîtier pour éventuellement doubler un scoop en vidéo.

    La semaine dernière, j’interviewais la responsable de production audiovisuel d’un grand groupe qui m’avouait privilégier dorénavant ce type d’équipement, pour baisser les coûts de production; elle ajoutait, la qualité est magnifique!
    Un autre pan de mur des techniques s’effondre encore aujourd’hui, et le modèle économique qui va avec, celui de la chaîne de production audiovisuelle. 

Delpire & Cie à la Maison Européenne de la Photographie, à Paris

27 octobre 2009

Tour à tour, éditeur de Brassaï, Lartigue, Cartier-Bresson, Robert Frank, avec le mythique « Les américains », directeur du Centre National de la Photographie durant quinze ans, créé par Jack Lang en 1982, inventeur de la collection « Photo Poche », producteur de cinéma avec entre autre « Qui êtes-vous Polly Magoo? » de William Klein en 1966, directeur d’agence de publicité, Robert Delpire, pionnier de l’édition photographique, est encore aujourd’hui très actif, à 83 ans, et organise de grandes expositions photographiques à travers le monde.

A voir absolument, cette grande exposition rétrospective à la MEP, jusqu’au 24 janvier 2010.

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